Nora ANSELL-SALLES

mercredi 22 juin 2016

Mieux soignés demain : les remèdes et les espoirs d’Etienne Caniard




Alors qu'il achève le 23 juin 2016 son mandat de président de la Mutualité Française, Etienne Caniard livre, dans un ouvrage intitulé "Mieux soignés demain !", ses propositions d'amélioration du système de santé. Débat public et réorganisation de l'offre sont pour lui les clés d'une "protection sociale rénovée… et enfin régulée".

C'est le livre d'un "optimiste" ! Et pourtant… à la veille de quitter son siège de président de la Mutualité Française, Etienne Caniard nous offre, au-delà de quelques pages sobres et personnelles, un regard sans concession sur le système de santé et de protection sociale français.

Dans "Mieux soignés demain !", un ouvrage écrit avec le concours d'Eric Favereau, journaliste à "Libération", le président de la FNMF livre en effet un diagnostic sévère et lucide sur notre organisation des soins, ses freins, ses leviers.

"La médecine évolue très vite, mais nous ne savons pas adapter l'organisation, l'offre et les financements au progrès médical", regrette-t-il.

Résultat : les Français sont "doublement victimes, d'abord comme patients, ensuite comme assurés sociaux, puisqu'ils supportent le coût de cette inorganisation".

Le principal frein, c'est d'abord une perte de confiance dans le système. Perte de confiance dans les vaccins, que seuls peuvent stopper "le débat public, le partage de données scientifiques étayées" pour faire taire "les rumeurs qui se répandent dans une opinion publique mal informée". "Les objectifs de santé publique ne seront jamais partagés sans débat, notamment sur l'opposition entre approche collective et approche individuelle", insiste cet expert.

Perte de confiance

Perte de confiance, aussi, dans le médicament. Les génériques sont les premiers à en pâtir. "La France connaît un taux de pénétration (…) beaucoup plus faible que tous nos voisins, avec les conséquences que cela entraîne sur les comptes de la Sécurité sociale", rappelle Etienne Caniard.

Nous serions ainsi "le pays dans lequel le doute sur l'efficacité des génériques est le plus présent, principalement car trop peu de médecins combattent les idées fausses de la population".

Quant au mécanisme de fixation des prix et du taux de remboursement, il est devenu "un millefeuille illisible" qu'il est temps de remplacer par un dispositif plus compréhensible. Une évolution d'autant plus nécessaire que "c'est probablement le médicament qui a le plus fait progresser le système de santé dans les dernières décennies".

Perte de confiance, enfin, en une organisation "inchangée dans les grandes lignes de son architecture depuis un demi-siècle, qui n'est plus adaptée aux possibilités thérapeutiques qui sont les nôtres".

De l'humain dans les soins

Pour regarder l'avenir plus sereinement, Etienne Caniard propose quelques pistes pour "une médecine sobre dans ses moyens et ambitieuse dans ses résultats". Il suggère, par exemple, de favoriser "l'émergence de nouveaux métiers pour permettre à chacun de mieux développer et exercer ses compétences". Autrement dit, de "sortir d'un mode d'organisation autour du seul médecin pour inventer de véritables coopérations professionnelles".

Et de changer radicalement le mode de rémunération des médecins. "Cela ne me choque pas que l'on rémunère mieux un professionnel quand il agit dans le sens de l'intérêt général", affirme-t-il au sujet de la rémunération sur objectifs de santé publique.

Autre mesure nécessaire : organiser le parcours du patient. "Une entreprise très ambitieuse", admet Etienne Caniard. Mais les progrès techniques peuvent favoriser cette organisation. Ils sont même, contre toute attente, "une chance pour redonner une dimension humaine aux soins", estime le président de la Mutualité, citant les équipes qui expérimentent des téléconsultations dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) mutualistes. "Elles sont unanimes pour souligner combien ce mode d'organisation est synonyme d'attention à l'autre, d'écoute, de respect de la personne."

Réduire les inégalités

"Nous avons les yeux rivés sur le PIB mais ne voyons plus que cet indicateur ignore la qualité de vie, ne s'intéresse pas à la répartition des richesses et néglige les atteintes à l'environnement", dénonce le président de la FNMF.

Pour améliorer l'état de santé de la population, préconise-t-il, "il faut d'abord agir sur les inégalités. C'est en diminuant les disparités, en rapprochant les modes de vie que l'on améliore les indicateurs sanitaires".

C'est tout l'objet d'une politique de prévention trop longtemps négligée au profit du traitement des pathologies installées. Face à l'ampleur des déficits, l'approche budgétaire de court terme est souvent préférée à une organisation cohérente de l'offre, déplore Etienne Caniard qui aspire à la mise en œuvre d'"une protection sociale rénovée… et enfin régulée".

Pour que le système perdure, assure-t-il, "il faut confier aux complémentaires une partie de la gestion du risque", une "démarche pragmatique" qui permet de l'adapter aux territoires et aux pratiques des professionnels.

La solidarité existe

La solution passe, à ses yeux, par "un pilotage décentralisé, faisant une place importante à tous les acteurs, financeurs bien sûr, mais aussi et peut être surtout professionnels de santé et usagers". A condition "que l'Etat cesse de tout vouloir gérer de l'avenue de Ségur (adresse du ministère de la Santé) ou de la porte de Montreuil (localisation de la Caisse nationale d'assurance maladie) en prenant la place d'acteurs complètement déresponsabilisés".

En ce sens, l'irruption du numérique est l'occasion de repenser le rôle de l'Etat, faute de quoi, prévient Etienne Caniard, "nous retomberons dans les travers anciens".

Au final, conclut l'optimiste, "notre société ne fonctionne pas si mal, la solidarité existe". Sans occulter les difficultés, "regardons ce qui fonctionne, changeons de regard sur la santé", laissons toute sa place au débat et "l'avenir du système de santé nous apparaîtra sous un autre jour, plus souriant".

Une solution simple et innovante pour préserver la santé des yeux et du sommeil



Les écrans de télévisions, de tablettes, d'ordinateurs et de smartphones ont tous un point commun : ce sont des écrans disposant d'un rétroéclairage à LED.


S'ils facilitent la vie par bien des aspects, ils posent également des problèmes de santé publique. La lumière bleue qu'ils émettent est ainsi source de fatigue oculaire et de sommeil perturbé.


BlueCat Screen propose une solution simple et innovante pour préserver la santé des yeux et du sommeil : un film plastique protecteur placé sur l'écran des smartphones. 


Ce dispositif unique de protection contre la lumière bleue est bien plus pratique à utiliser que les lunettes protectrices disponibles sur le marché. Il n'altère pas les couleurs de l'écran tout en bloquant près de 100 % des ondes de la lumière bleue.

Stop info


Le ministère de la Fonction publique ouvre ses portes à l'occasion de la journée des Nations Unies pour la Fonction publique.

Jeudi 23 juin de 15H à 21H
80 rue de Lille, Paris 7ème

Réservation:
23JUIN@fonction-publique.gouv.fr


Journée des Nations Unies pour la Fonction publique
1ère édition en France - Portes ouvertes du Ministère de la Fonction publique
A l’occasion de la Journée des Nations Unies pour la Fonction publique, le Ministère de la fonction publique (80 rue de Lille, Paris 7ème) ouvre pour la première fois ses portes au public ce jeudi 23 juin dès 15h.
Annick GIRARDIN, Ministre de la fonction publique, souhaite mieux faire connaitre aux Français la variété des missions de nos fonctionnaires et rappeler leur engagement quotidien à leurs côtés.
Cette journée sera l’occasion pour tous, à travers des témoignages d’agents et des table-rondes, de découvrir cette diversité et de penser la fonction publique sous un autre angle.
« Il était temps qu’en France une journée soit dédiée à nos fonctionnaires. Le 23 juin sera une belle occasion de leur rendre hommage. »
Programme
De 15h à 20h : Visite de l’hôtel de Seignelay et de l’exposition photo « Clichés contre clichés »
15h - 17h : Témoignages d’agents sur les métiers de la Fonction publique
17h - 18h : Table-ronde « La représentation du fonctionnaire dans les arts »
18h - 19h30 : Table-ronde « Les Français méritent-ils leur Fonction publique ? »
20h30 : Concert de la Garde Républicaine
Accréditations avant mercredi 22 juin 18h
auprès du service de presse d’Annick GIRARDIN

Annick Girardin à la rencontre des jeunes fonctionnaires territoriaux

 Annick GIRARDIN aux Mureaux (78) vendredi 24 juin

Annick GIRARDIN, Ministre de la fonction publique, se rendra aux Mureaux vendredi 24 juin 2016 pour participer à une table ronde avec des jeunes fonctionnaires territoriaux autour de l’attractivité de la Fonction Publique et des opportunités d’insertion qu’elle représente pour la jeunesse.
Alors que seuls 8% des fonctionnaires ont moins de 30 ans, la ministre discutera avec des jeunes en contrat d’avenir, des apprentis, des stagiaires et des fonctionnaires en poste des moyens à mettre en œuvre pour mieux attirer les jeunes et diversifier le profil de nos agents publics.
Vous êtes invités à couvrir l’intégralité de la séquence et à vous présenter dès 09H45 muni de votre carte de presse à la salle du conseil de la Mairie des Mureaux, Place de la Libération.



STOP INFO :

Le ministère de la Fonction publique ouvre ses portes à l'occasion de la journée des Nations Unies pour la Fonction publique.

Jeudi 23 juin de 15H à 21H
80 rue de Lille, Paris 7ème

Réservation:
23JUIN@fonction-publique.gouv.fr

 DERNIÈRE MINUTE
 Discours de bienvenue d’Annick Girardin
Journée des Nations Unies pour la fonction publique
Le 23 juin 2016
Bonjour à tous,
Je suis très heureuse que nous soyons réunis ici, fonctionnaires ou non, à l’occasion de la Journée des Nations Unies pour la fonction publique.
Si le ministère ouvre aujourd’hui ses portes pour la première fois, c’est pour dire l’importance que revêt le service public dans notre société. En effet, ce dernier, porté et incarné par les fonctionnaires, accompagne le développement des sociétés et a vocation à encourager les jeunes générations à s’investir au service de leurs concitoyens.
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Vous le savez, les fonctionnaires ne sont pas des employés comme les autres. Ces derniers ont fait le choix de s’engager au service de l’intérêt général. De ce fait, ils portent une lourde responsabilité car ils sont les garants de notre modèle social.
En France, la fonction publique représente 5,4 millions d’agents. Des agents investis qui assurent la sécurité des Français, les soignent, les forment mais aussi qui les accompagnent dans leurs démarches. Et parce que leur action renforce le bien-être et le vivre ensemble, ils sont au coeur du pacte républicain.
Cette journée constitue une belle opportunité pour faire découvrir notre Fonction publique dans toute sa diversité et je vous remercie d’être si nombreux à avoir répondu présent dans ce lieu chargé d’histoire : l’hôtel de Seignelay qui porte le nom de son premier occupant, le marquis de Seignelay qui était le petit-fils de Colbert.
Parler de la fonction publique, c’est aussi dépasser les lieux communs et les clichés qui sont trop souvent véhiculés à l’égard des agents publics. Privilégiés, feignants, absentéistes, planqués… la liste est longue. Et pourtant ces adjectifs continuent de coller injustement à la peau des fonctionnaires.
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Pour démonter ces clichés aussi vivaces que persistants, le ministère de la fonction publique a lancé une exposition de photographie « Clichés contre clichés » visant à dévoiler la réalité quotidienne des agents publics. Vous êtes déjà sûrement passés devant dans le premier salon à votre arrivée.
Car, au-delà des stéréotypes, je crois qu’il est important de rappeler qu’il y a des femmes et des hommes au service de l’intérêt général, des anonymes qui incarnent des valeurs d’égalité, de probité, d’exemplarité et qui font vivre au jour le jour des services publics indispensables à notre société.
En plus de la découverte des divers métiers de la fonction publique j’ai voulu aujourd’hui deux débats sur des thèmes originaux.
Le premier, sur la représentation du fonctionnaire dans les arts s’attachera à montrer que les clichés sur le fonctionnaire ou l’agent d’Etat n’est pas un phénomène nouveau puisqu’ils irriguent, déjà, la littérature du 19ème.
Le second au titre volontairement provocateur, « Les Français méritent-ils leur fonction publique ? », nous permettra de réfléchir à la spécificité de la fonction publique « à la française ».
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Je tiens donc à saluer chaleureusement tous les intervenants qui ont accepté notre invitation et qui vont, par leur expertise, contribuer à affiner la réflexion sur la fonction publique dans une approche concrète et réfléchie.
Voilà l’esprit de cette journée : faire changer les regards sur la fonction publique, lui redonner ses lettres de noblesse dans un climat qui n’est pas toujours favorable, en définitive, lui rendre hommage et plus particulièrement, rendre hommage à ses agents. Tous ses agents, quel que soit leur versant, leur catégorie, leur échelon ou leur grade. Aujourd’hui c’est tous les fonctionnaires qui sont à l’honneur !
Je laisse désormais la place à nos intervenants.