Nora ANSELL-SALLES

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lundi 25 février 2013

Semaine de la continence : le périnée de l'enfance au grand âge (anatomie, recherche, sport, etc.)


Le périnée est une entité anatomique méconnue qui joue un rôle clé dans la continence comme dans la sexualité
. Grâce à la recherche, le périnée est de mieux en mieux connu.


La prochaine Semaine de la Continence Urinaire, organisée par l'Association Française d'Urologie, du 8 au 13 avril prochain,
aura pour objectif de faire le point sur la connaissance de cette région anatomique au rôle crucial, chez la femme, l'homme et l'enfant, et surtout de donner des clés pour l'entretenir tout au long de la vie.


La conférence de presse de présentation, le 22 mars prochain, à 11 heures
(lire l'invitation jointe), sera l'occasion de rencontrer un urologue chercheur en anatomie, des urologues et une kinésithérapeute, spécialistes de la continence. Elle sera aussi l'occasion de présenter une récente étude évaluant le retentissement de la course sur la continence des marathoniennes.
 

jeudi 21 février 2013

Contraception : 3 questions au Dr Brigitte Letombe gynécologue à Lille





Comment décririez-vous la demande des femmes en terme de contraception ?


En tant que gynécologue médicale, je prescris évidemment beaucoup de contraceptifs de type pilules ou dispositifs

intra-utérins. Mais je vois aussi beaucoup de femmes, notamment de plus de 38 ans, qui ont des contre-indications

aux contraceptifs classiques et qui sont très angoissées à l’idée de se retrouver de nouveau enceintes. Et même

celles qui sont sous pilules ou stérilets ne sont pas vraiment tranquilles. Ce qu’elles veulent, c’est ne plus y penser !





Quelle est la place des méthodes de contraception définitive


dans votre consultation ?


Jusqu’à récemment, la ligature tubaire par voie coelioscopique entraînait des réticences. C’est une technique chirurgicale

invasive, pratiquée sous anesthésie, qui nécessite une hospitalisation. Tout cela paraît démesuré pour un

contraceptif… Mais l’arrivée d’Essure a vraiment changé la donne. Il n’y a plus de risque lié à l’acte chirurgical et

anesthésique et toutes les femmes sont remboursées, quel que soit leur âge. Nous, médecins, ne sommes pas là

pour imposer quoi que ce soit aux femmes mais pour les informer. A elles, ensuite, de prendre le temps de la réflexion.

Ce qu’elles font !





Que pensez-vous du risque qu’elles changent d’avis après l’intervention ?


Cela peut arriver, mais c’est tellement rare. Je n’y ai jamais été confrontée dans ma patientèle. Notre société a une

image des femmes comme étant incapables de faire le deuil de leur fertilité avant que la nature ne le leur impose !

Ce n’est pas ce que je constate dans ma pratique. Les femmes savent qu’elles ne veulent plus d’enfants. Elles y

réfléchissent, elles pèsent le pour et le contre, elles se posent les bonnes questions. Arrêtons de les stigmatiser !

Oui, les femmes savent ce qu’elles veulent !


NDLR: MGEFI et contraception

 

Contraception définitive

La réalité des chiffres en France
 
En France, il a fallu attendre la loi du 4 juillet 2001 relative à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception,
pour que le recours aux différentes méthodes de contraception définitive soit légalisé. Celles-ci répondent aux besoins
d’hommes et de femmes qui ne souhaitent plus ou pas avoir d’enfants. La contraception définitive permet ainsi à
ces couples d‘acquérir la liberté de ne plus y penser.
Trois techniques sont à leur disposition : la vasectomie pour les hommes, la ligature des trompes sous coelioscopie
ou bien la pose d’implants intra-tubaires sous hystéroscopie (méthode Essure®) pour les femmes. Cette dernière
méthode, introduite en France en 2002, constitue une véritable alternative : alors que la ligature des trompes
nécessite une hospitalisation et une anesthésie générale, la méthode Essure s’effectue en moins de dix minutes, ne
nécessite pas d’anesthésie générale et s’effectue en ambulatoire, dans un établissement de santé public ou privé.
Elle n’implique donc pas d’incision et permet à la plupart des femmes qui en bénéficient de reprendre leurs activités
le jour-même.
Le chirurgien gynécologue place des implants dans les trompes de Fallope en passant par les voies naturelles (vagin,
col de l’utérus, utérus). Dans les trois mois qui suivent, l’organisme forme une barrière naturelle autour de ces implants
intra-tubaires pour empêcher les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule. Trois mois après l’intervention, un examen de
contrôle (radiographie ou échographie) permet de vérifier leur bon positionnement. Entre le moment de l’intervention
et jusqu’à la confirmation par le chirurgien gynécologue du succès de
la pose, il est donc indispensable d’utiliser une autre méthode de
contraception.
Aujourd’hui, les trois techniques de contraception définitive sont
intégralement remboursées par la Sécurité Sociale

(2).
Un décret paru au Journal officiel du 14 novembre dernier

(1) a réinstauré le
remboursement de l’acte de pose des implants intra-tubaires, suspendu
depuis la fin de l’année 2010, pour les femmes de moins de 40 ans.

La situation de la contraception définitive en France
 
En 2006, la méthode Essure représente 4 631 poses. Les ligatures par voie coelioscopique sont au nombre
de 19 546.
En 2009, les poses d’implants intra-tubaires (15 094) rejoignent quasiment les ligatures par voie coelioscopique
(15 537). Ainsi, en seulement quatre ans, la méthode Essure passe de 19% des actes de contraception définitive
à 49%. Dans le même temps, les ligatures par voie coelioscopique, qui représentaient 81% des actes de
contraception définitive, passent à 51%.

En 2010, la méthode Essure représente 18 000 poses, alors que les ligatures par voie coelioscopique ne
dépassent plus les 15 000.




Comment expliquer cette progression régulière ?
La légalisation de la contraception définitive du 4 juillet 2001 : avant cette loi, les femmes ne pouvaient pas avoir
recours « à la stérilisation » pour des besoins contraceptifs… elle était considérée alors comme une « mutilation au
corps ». La France est un des derniers pays européens à l’avoir légalisé. La Hollande, l’Angleterre et l’Espagne l’avaient
fait dans les années 70 et le Portugal au début des années 80.
La méthode Essure elle-même explique aussi, en grande partie, cette progression. En effet, jusqu’en 2002, les femmes
souhaitant recourir à une contraception définitive ne disposent que d’une méthode : la ligature des trompes (ou
ligature par voie coelioscopique). Or, celle-ci nécessite une intervention chirurgicale sous anesthésie, avec les risques,
et donc les réticences que cela suppose. « L’arrivée d’Essure change tout ! Il est désormais possible de bénéficier
d’une procédure rapide, sans anesthésie, sans cicatrice, en ambulatoire… » commente le Docteur Pierre Panel, chef
du service de gynécologie-obstétrique du Centre hospitalier de Versailles. « Je la compare en quelque sorte à la pose
d’un dispositif intra-utérin lors d’une consultation de ville ! La méthode Essure, lorsque la procédure est correctement
suivie du début à la fin, offre un confort et une tranquillité d’esprit particulièrement appréciés des femmes. »




Une efficacité rigoureusement évaluée en population générale.
Tel est l’objectif d’une étude d’envergure

(3), menée par le Professeur Hervé Fernandez, chef du service de gynécologie
obstétrique à l’hôpital du Kremlin Bicêtre et par le Docteur Pierre Panel, chef du service de gynécologie-obstétrique
du Centre hospitalier de Versailles. « Jusqu’à présent, nous ne disposions pas de données en population générale »
souligne le Professeur Hervé Fernandez.
Cette étude a collecté les données hospitalières dans la base du PMSI MCO (programme médicalisé des systèmes
d’informations en médecine chirurgie obstétrique) concernant les interventions tubaires entre 2006 et 2010. En tout,
ce sont donc plus de 109 000 actes de contraception définitive féminine, toutes techniques confondues, qui ont été
étudiés. Le critère d’efficacité retenu est le nombre de grossesses naturelles survenues après l’acte de contraception
définitive. Sachant que sur les 4 ans étudiés, la moyenne et la médiane d’âge ont peu varié et se situent à 40 et 41 ans.

 
Pour la méthode Essure

Sur l’ensemble des implants intra-tubaires (méthode Essure) posés sur les quatre années étudiées, soit 39 169, le

nombre de grossesses naturelles s’élève à 147, soit 0,38%. Un chiffre extrêmement faible.

Comment expliquer ces grossesses naturelles dans le cas de la technique Essure ? Le Professeur Hervé Fernandez

retient trois raisons susceptibles d’expliquer ces échecs :


>



L’absence de contrôle d’un bon positionnement des implants qui doit intervenir trois mois après la procédure.

Certaines femmes y échappent, par oubli ou par négligence…


>



La mauvaise interprétation des résultats des examens de contrôle pratiqués trois mois après la pose.

>



Le non recours à un contraceptif pendant la période de trois mois qui suit la pose des implants intra-tubaires,

laps de temps nécessaire au dispositif pour obturer de manière efficace les trompes de Fallope.

Comme le souligne le Professeur Hervé Fernandez, si la procédure est correctement respectée (contrôle du bon

positionnement des implants au bout de trois mois, prescription et utilisation d’un contraceptif pendant cette période

et interprétation correcte des résultats des examens de contrôle), « le taux de grossesse est proche de zéro ! »


Pour la ligature des trompes

Le nombre de grossesses naturelles est supérieur en cas de ligatures tubaires, puisqu’il est de 332, soit 0,47%. La

différence est statistiquement significative et d’autant plus intéressante à noter qu’elle se situe dans un contexte

d’augmentation régulière du recours à la méthode Essure.




Evaluation de la satisfaction

L’efficacité d’une méthode de contraception définitive se mesure également au taux de satisfaction des principales

intéressées. C’est l’un des objectifs de l’étude SUCCESS 2

(4), menée par le Docteur Pierre Panel, chef du service de

gynécologie-obstétrique du Centre hospitalier de Versailles. Cette étude multicentrique, menée auprès de 12 services

hospitaliers, publics et privés, concerne 2575 patientes ayant bénéficié de la méthode Essure. Elle a le mérite

d’intégrer, pour la première fois, les situations complexes (pose associée à l’ablation d’un fibrome, antécédent de

grossesse extra-utérine, trompes anormales, utérus modifié etc). C’est donc une véritable enquête observationnelle.

Dans cette étude, les patientes se déclarent satisfaites ou très satisfaites à 98%. Comme le souligne le Docteur Pierre

Panel, « peu de contraceptifs classiques, non définitif, n’atteignent un tel taux de satisfaction ! »
 
Un retour en arrière est-il possible ?
L’étude d’envergure, menée par le Professeur Hervé Fernandez et le Docteur Pierre Panel, apporte des informations
scientifiques inédites en population générale qui montrent à la fois l’efficacité des méthodes de contraception définitive
féminine, mais elle évalue aussi, pour la première fois, les changements d’avis qui peuvent survenir après une
intervention, du côté des patientes. C’est une question essentielle : en effet, en France, il existe encore des réticences
concernant la contraception définitive, de par son caractère irréversible. Les femmes ne risquent-elles pas de regretter
leur décision ? Une séparation, la rencontre d’un nouveau conjoint, une nouvelle vie ne sont-ils pas l’occasion de se
réinterroger sur son désir d’enfant ? Pour la première fois, cette étude répond à ces questions et permet de réviser
quelques idées reçues concernant les femmes !




Les changements d’avis sont très faibles(5).
Dans tous les cas, les ordres de valeur sont très faibles, et c’est encore plus vrai avec la méthode Essure.
Méthode Essure : 0,025%

(10 /39169*100)
Ligature des trompes : 0,20%

(144 / 70108*100)
La littérature médicale montre également que si regret il y a, il est intimement lié à l’âge de la femme. C’est là
qu’intervient l’importance du dialogue entre la femme et son médecin. Que ce soit la ligature des trompes ou la
méthode Essure, la contraception définitive doit être présentée comme irréversible.
Or, en France, l’étude d’envergure le montre bien : les âges « moyen et médian » des femmes choisissant une contraception
définitive varient peu et se situent à 40 ans et 41 ans. Ce qui est beaucoup plus tardif que dans tous les
autres pays.
« En France et contrairement à beaucoup d’autres pays, explique le Docteur Pierre Panel, la loi prévoit un délai de
réflexion de 4 mois. Celles qui font ce choix ont donc eu le temps de peser le pour et le contre et de prendre leur
décision en toute connaissance de cause. »




Les médecins le disent, les études le prouvent :
les femmes savent ce qu’elles veulent !



Certes, il est légitime de se poser la question de l’irréversibilité des méthodes de contraception définitive. Comme
le dit le Docteur Pierre Panel, « il existe une différence entre ne plus vouloir d’enfant et ne plus pouvoir. » Mais le
colloque singulier entre le médecin et sa patiente est justement là pour que toutes les questions puissent être abordées,
y compris les contradictions et les ambivalences liées à ce choix.
Pourtant, penser que les femmes ne sont pas capables d’assumer leur décision – même s’il y aura toujours un
pourcentage incompressible de changements d’avis – c’est faire peu de cas de leur capacité de réflexion et de leur
liberté d’action. C’est ce qui ressort de l’entretien ci-dessous, mené avec un médecin de terrain qui connaît bien les
demandes des femmes en terme de contraception, qu’elle soit classique ou définitive.
 
 

lundi 28 janvier 2013

A propos des troubles urinaires…


À noter :

Les moments où une femme est le plus exposée aux troubles urinaires :

• au début de sa vie sexuelle

• à la ménopause

• en voyage

• en cas de fatigue ou de stress.

Conseils en prévention des troubles urinaires :

• Boire suffi samment au quotidien et en plus grande quantité en cas de voyage

ou de fortes chaleurs (minimum 1,5 litre d’eau par jour)

• Veiller à une hygiène intime rigoureuse, en se lavant avec un produit adapté

• Aller aux toilettes dès que l’envie se fait sentir

• Penser également à uriner après un rapport sexuel

• Traiter une constipation chronique ou occasionnelle

• Éviter de porter des vêtements trop serrés et de la lingerie en matière synthétique.

En cas d’infection urinaire déclarée et si les troubles s’accompagnent de fi èvre ou de

douleurs lombaires, il est impératif de consulter un médecin.

 

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équilibrée et d’un mode de vie sain. www.manger-bouger.fr

 

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vendredi 11 janvier 2013

Intervention Marisol Touraine : Pilules 3G et 4G


Seul le prononcé fait foi.

 

Mesdames et messieurs,

Je tiens à vous remercier de votre présence et d’avoir accepté mon invitation. Cette conférence est l’occasion de faire un point détaillé sur la pilule. J’ai souhaité que soient présents, à mes côtés, Jean-Yves Grall, directeur général de la santé, Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé et Jean Luc Harousseau, président du collège de la Haute Autorité de Santé. Nous répondrons ensemble à toutes vos questions.

Comme ministre des affaires sociales et de la santé, je mesure bien évidement  les attentes des Français en matière de sécurité des médicaments. Permettez moi de vous dire, non pas comme ministre, mais comme mère de trois enfants dont deux jeunes femmes, que je mesure aussi les interrogations légitimes de nos concitoyens et de nos concitoyennes sur l’usage des pilules de 3ème et 4ème génération. Je comprends donc particulièrement la douleur des familles et de leurs proches, confrontés à un incident grave lié à la prise de la pilule. Je veux leur dire mon soutien dans l’épreuve qu’ils traversent et je vais d’ailleurs les recevoir très prochainement.

Je voudrais commencer par un bref point sur la situation qui nous réunit aujourd’hui.

Les pilules sont sur le marché depuis plus de 25 ans. En 2007, la Haute Autorité de Santé a rendu un avis qui concluait que « les contraceptifs oraux de 3ème génération sont des traitements de deuxième intention ». Certaines d’entre elles sont remboursables depuis 2009.

Je voudrais tout d’abord revenir sur la décision que j’ai prise de dérembourser la pilule de troisième génération. Ce déremboursement n’a pas été et n’est en aucun cas une réponse à un risque sanitaire.

 

En septembre dernier, il s’agissait de donner suite à l’avis de la Haute Autorité de Santé qui considérait, je cite, que « le service médical rendu par ces spécialités doit être qualifié d’insuffisant pour une prise en charge par la solidarité nationale ».

 

J’ai donc pris cette décision de déremboursement à compter du 30 septembre 2013. Il s’agissait pour moi de laisser une période d’adaptation aux femmes, afin qu’elles puissent, avec leur médecin, et au moment du renouvellement de leur prescription, choisir un autre mode de contraception.

 

Par ailleurs, indépendamment de l’avis de l’HAS et de la décision de déremboursement induite par cet avis et compte tenu des risques connus attachés à ces médicaments, j’ai souhaité un renforcement de l’information des médecins et des utilisatrices.

 

J’ai, pour la même raison, saisi en décembre dernier l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament pour qu’elle réévalue le bénéfice/risque de ces pilules de 3ème et 4ème génération : cette réévaluation pourra aboutir, le cas échéant,  à la modification des autorisations de mise sur le marché.

 

J’ai estimé que l’information avait été largement diffusée, j’ai donc pris dernièrement la décision d’avancer le déremboursement au 31 mars prochain, que j’ai fait connaître dans un communiqué le 2 janvier dernier.

 

Je veux aujourd’hui apporter les réponses aux questions que se posent des millions de Françaises et de Français sur l’usage des pilules de 3ème et 4ème génération.

 

La première des questions à se poser est simple : ces pilules sont-elles dangereuses ?

Je veux rappeler une évidence : les pilules sont des médicaments.

 

Un médicament n’est pas un produit de consommation comme les autres : il présente des bénéfices mais aussi des effets indésirables, mentionnés d’ailleurs dans les notices figurant dans les boites.

 

Les bénéfices, tout le monde les connait : la pilule représente un moyen contraceptif efficace et je veux rappeler qu’il n’y a pas de différence d’efficacité entre les différentes générations de pilule.

 

Les complications vasculaires des pilules sont connues depuis leur mise sur le marché et il appartient aux médecins de rechercher, lors de la consultation, les facteurs de risque comme des problèmes vasculaires préexistants, le tabagisme, les contre indications, et les besoins de surveillance particulière.

 

Le rôle du médecin, c’est donc d’être au plus près du patient : la bonne contraception, pour la bonne personne, au bon moment. Je rappelle, parce qu’on a parfois tendance à l’oublier en France, que la pilule n’est pas le seul contraceptif efficace et que d’autres dispositifs existent et pourraient être plus largement prescrits, comme c’est le cas dans d’autres pays.

Le rôle des pouvoirs publics, c’est d’informer, d’apporter toutes les garanties de sécurité à nos concitoyens et de s’assurer que les médicaments soient utilisés à bon escient. Mon objectif est clair : les femmes doivent avoir confiance dans la contraception et dans le moyen contraceptif qu’elles utilisent.

A l’automne dernier, j’ai demandé à la HAS d’évaluer la place des pilules de 3ème et 4ème génération et notamment le profil des femmes pour lesquelles elles seraient utiles.

Sans attendre cette évaluation, j’ai dès aujourd’hui souhaité aller plus loin.

-          En premier lieu, je demande à l’ANSM de saisir les instances européennes pour que les indications des autorisations de mise sur le marché (AMM) soient révisées dans un sens restrictif.

 

-          En deuxième lieu, je l’ai chargée de mettre en place un dispositif qui permettra en France de limiter la prescription de ces pilules, aux seules situations dans lesquelles elles sont médicalement requises, en associant tous les professionnels de santé. Je le répète, chaque femme doit pouvoir bénéficier de la contraception qui lui est adaptée. L’usage des pilules de 3ème et 4ème génération doit être l’exception, et non pas la règle.

 

-          Enfin, nous devons tout mettre en œuvre pour améliorer la pharmacovigilance. En premier lieu, je souhaite qu’une étude rétrospective pharmaco-épidémiologique soit réalisée pour évaluer le nombre de complications vasculaires chez les femmes sous contraceptif oral. Je rappelle que les déclarations de complications vasculaires par les professionnels de santé sont obligatoires. J’ai demandé à l’ANSM de renforcer le suivi de la pharmacovigilance et de publier les données correspondantes. Au-delà, je suis consciente de la nécessité de développer des moyens pertinents pour analyser en continu les comportements collectifs de prescription. Il ne s’agit pas de remettre en cause la liberté de prescription de chaque médecin pris individuellement, mais d’analyser le bon usage des prescriptions. Je demande donc à la Direction Générale de la Santé d’ouvrir ce chantier en concertation étroite avec les médecins et leurs représentants.

 

La deuxième question que se posent les Français : pourquoi ne pas simplement les interdire ?

Je rappelle que les pilules de 3ème et 4ème génération sont autorisées dans tous les pays. Les récentes études internationales n’ont pas changé les indications et aucune demande de retrait n’a été formulée. Je constate que, comme en France, les agences publiques de certains pays ont choisi de renforcer l’information sur les sur-risques liés à la prise de ces contraceptifs oraux et c’est don c la même démarche que celle qui est engagée ici.

Par ailleurs, il faut redire que certaines femmes ne supportent pas physiquement les pilules de 1ère et 2ème génération. Pour elles, il est donc nécessaire d’utiliser d’autres moyens contraceptifs, parmi lesquels peuvent figurer des pilules de 3ème et 4ème génération. Mais je le rappelle : contraception ne veut pas dire pilule, il existe d’autres moyens. Toutefois, ces dernières sont des traitements de deuxième intention et doivent toujours faire l’objet d’une vérification d’éventuelles contre-indications : cette indication doit absolument être appliquée.

 

Les Françaises ont également raison de s’interroger sur la réaction à avoir dans le cas où elles utiliseraient une pilule 3ème ou 4ème génération.

 

Ca a l’air tout bête mais elles ne le savent pas nécessairement et l’information ne leur a pas forcément été donnée. D’abord, il faut que les femmes sachent quelle génération de pilule elles utilisent. Pour répondre à cette exigence d’information, la liste de l’ensemble des pilules disponibles sur le marché français, classée par type de génération, est déjà en accès libre sur le site internet santé du ministère des affaires sociales et de la santé, de la HAS et l’ANSM. Surtout, les femmes ne doivent pas hésiter à demander conseil à leur pharmacien.

 

Ensuite, s’il s’agit d’une pilule de 3ème ou de 4ème génération, il n’y a pas lieu de céder à un quelconque affolement.

Il faut revoir, avec le médecin traitant à l’occasion d’une consultation, ou bien avec une sage femme ou dans un centre de planning familial, le choix du moyen de contraception adapté à sa situation personnelle.

 

La question de la confiance de nos concitoyens dans la contraception est un enjeu majeur de santé publique. Le débat qui nous rassemble aujourd’hui et qui occupe l’opinion publique à juste titre ne doit en aucun cas jeter le discrédit sur les méthodes contraceptives.

Je veux rappeler que la pilule est avant tout ce qui permet à des millions de femmes d’exercer librement leur droit à la contraception. C’est un facteur d’autonomie, de liberté et d’émancipation. Ce droit a été acquis de haute lutte, contre tous les conservatismes, il y a 45 ans (loi Neuwirth du 28 décembre 1967) et j’y suis, comme toutes les femmes, particulièrement attachée. Il représente une avancée essentielle pour l’émancipation des femmes, mais aussi pour la société tout entière.

Cet attachement justifie à lui seul, depuis mon entrée au gouvernement, les actions que j’ai conduites pour rendre pleinement effectif l’accès à ce droit fondamental. Pour cela, il était nécessaire de lever certaines barrières.

Je pense en particulier aux barrières financières et au coût de la contraception. Nous avons donc instauré la gratuité des moyens contraceptifs prévus au remboursement pour les jeunes filles de 15 à 18 ans.

Tout sera mis en œuvre pour éviter que les inquiétudes actuelles ne se traduisent pas une diminution de la contraception et par une augmentation du nombre de grossesses non désirées. Je serai très vigilante sur ce point et suivrai l’évolution de ces pratiques.

Mesdames, Messieurs, c’est un débat très sensible, il faut y répondre avec détermination et sans affolement parce que rien ne serait pire que de voir des femmes renoncer à toute contraception. J’invite donc les femmes à rencontrer leurs médecins afin qu’ils répondent à toutes leurs questions.

Je vous remercie.