Nora ANSELL-SALLES

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mercredi 18 septembre 2013

REFORME DES RETRAITES

Une réforme qui garantit l’avenir et la justice

du système de retraites
A l’issue de plus d’un an de préparation et de concertation, la réforme des

retraites proposée par le gouvernement a trouvé sa traduction dans le projet

de loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraites. Chacun pourra

prendre connaissance de ce projet et le juger.

La conviction du gouvernement est que cette réforme est à la hauteur des

enjeux et de l’attente des Français.

C’est une réforme efficace. Nous avons rempli l’objectif de faire une réforme qui


assure l’avenir financier du système de retraites par répartition : dès 2020, les

régimes de retraite de base seront équilibrés. Tout l’enjeu de la réforme était

d’assurer cet équilibre sans toutefois casser la reprise économique en cours ni

opposer les différentes composantes de la société. C’est pourquoi elle apparaît

acceptable par les Français.

C’est une réforme structurelle qui a fait le choix de l’allongement de la durée de


cotisations plutôt que du relèvement de l’âge légal, qui pénaliserait ceux qui ont

commencé à travailler tôt. Cet allongement se fera de manière progressive et

planifiée, au rythme d’un trimestre de cotisations supplémentaire tous les 3 ans à

partir de 2020. La durée de cotisation atteindra 43 ans de cotisations en 2035 et

restera stable les années suivantes.

C’est une réforme juste qui corrige de nombreuses inégalités : congés maternités,


carrières heurtées, carrières pénibles… Elle accorde ainsi à certaines catégories de

travailleurs les droits qui leur avaient été refusés lors des réformes précédentes.

C’est une réforme équilibrée, qui partage équitablement les efforts entre toutes les


forces de la Nation. Les cotisations des actifs et des entreprises seront augmentées

dans la même proportion. Tous les régimes seront concernés. Les retraités sont

également mis à contribution, de façon modérée, pour la première fois dans une

réforme des retraites. Les efforts demandés à tous seront mesurés. Afin que la

réforme ne nuise pas à la consommation, les mesures de gel des pensions ou de

hausse générale des impôts ont été écartées ; par ailleurs, l’indexation du barème de

l’impôt sur le revenu sera rétablie. Et afin qu’elle ne nuise pas à l’emploi, il n’y aura

pas d’alourdissement du coût du travail pour les entreprises en 2014.



1
UNE REFORME STRUCTURANTE ET DURABLE
ASSURER LES RETRAITES

DES GENERATIONS FUTURES
LA REFORME DES RETRAITES QUE NOUS PORTONS EST EFFICACE

DANS LE CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL D’AUJOURD’HUI :

ELLE EST A LA FOIS NECESSAIRE ET SUFFISANTE.

La réforme est nécessaire : le déficit de l’ensemble des régimes de



retraite est aujourd’hui de 14 milliards d’euros et, sans réforme, il

atteindra 21 milliards en 2020 et 27 milliards en 2040.

La réforme est suffisante : elle équilibre le système durablement et ce,

sans brutalité.


À court terme, le gouvernement a choisi de privilégier les hausses de ressources

pour faire face aux déficits liés à la crise. A plus long terme, l’effort est équilibré entre

mesures de recettes et d’économies. 21,6 milliards d’euros de mesures de

redressement sont prévus en 2040 et le déficit tout régime sera alors ramené à 0.
LA SITUATION ACTUELLE APPELLE UNE REPONSE A LA FOIS RAPIDE ET DANS

LA DUREE.

Pour rétablir la confiance et donner de la visibilité aux jeunes actifs,



l’horizon choisi pour cette réforme est 2040, c'est-à-dire le moment où

les jeunes qui ont 35 ans aujourd’hui atteindront l’âge de la retraite.
Le total des efforts demandés permet d’assurer le retour à l’équilibre de l’ensemble

des régimes de base (privé, public et spéciaux) à horizon 2020, 2030 et 2040.

2

Les mesures de redressement concernent tous les régimes et tous les assurés :

Elles équilibrent à elles seules le régime général, le FSV et les régimes


assimilés (MSA, RSI, CNRACL…).

Elles réduisent le déficit des régimes de retraite des fonctionnaires et des


régimes spéciaux équilibrés par subvention. Le besoin de financement restant

de ces régimes sera assuré par la continuation des efforts de maîtrise des

dépenses globales de l’Etat.

Elles réduisent le déficit des régimes de retraite complémentaire à horizon


2030 et 2040. Il appartiendra aux gestionnaires de ces régimes de prendre les

mesures adaptées pour assurer leur équilibre à long terme.

La réforme prévoit également la création d’un mécanisme de pilotage



innovant afin que le système ne soit plus piloté à vue.
C’est un outil au service de la confiance et de la lisibilité, puisqu’il permettra

d’assurer le respect des objectifs financiers et non financiers assignés au système de

retraites.

Ce pilotage du système de retraites constitue une évolution structurelle dans la

gestion des retraites de notre pays.

La réforme des retraites proposée est responsable, elle inscrit nos régimes de

retraite dans la durée.

3

Tous les montants sont exprimés en Mdconstants 2011 2014 2020 2030 2040



Déficit de l'ensemble des régimes de retraite - projections du COR -17,7 -20,9 -26,1 -28,9
Après prise en compte de l'accord ARRCO - AGIRC de 2013 et

révision des hypothèses économiques de court terme -19,1 -20,7 -24,2 -26,6
Impact de la réforme des retraites sur l’ensemble des régimes
Mesures de redressement à court moyen terme

(impact tous régimes) 4,1 8,0 9,6 11,3

Retraités 2,0 3,2 3,7 4,2

Report indexation au 1/10 0,8 1,9 2,2 2,6

Fiscalisation des majorations de pension 1,2 1,3 1,5 1,7

Salariés : Hausse cotisations 0,15% en 2014 et de

0,05 point de 2015 à 2017 1,1 2,3 2,8 3,4

Entreprises : Hausse cotisations 0,15% en 2014 et de

0,05 point de 2015 à 2017 1,1 2,3 2,8 3,4

Economies de gestion 0,2 0,3 0,3



Mesure d'allongement de la durée d'assurance après 2020 (impact

tous régimes) 0,0 5,4 10,4
Total des mesures de redressement à court et long

terme (impact tous régimes) 4,1 8,1 15,0 21,6
dont en économies 0,8 1,9 6,7 11,6

dont en recettes 3,3 6,2 8,3 10,1

Mesures de justice -0,2 -0,7 -2,7 -4,1

Mesures Jeunes, femmes, carrières heurtées et petites pensions 0,0 0,0 -0,4 -1,3

Mesures agricoles -0,2 -0,2 -0,3 -0,3

Mesure pénibilité -0,5 -2,0 -2,5

Pénibilité, financement spécifique

Cotisation à la charge des entreprises exposant à la pénibilité 0,5 0,5 0,8

Financement mutualisé (en fonction de la montée en charge du dispositif)



Mesures agricoles financement 0,2 0,2 0,3 0,3
Impact net des mesures 4,1 8,1 13,1 18,6
Déficit de l'ensemble des régimes de retraite après réforme et

avant équilibrage des régimes de l’Etat ou équilibrés par

subvention

-15,0 -12,7 -11,2 -7,9
Déficit de l'ensemble des régimes (hors AGIRC ARRCO) après

réforme et équilibrage des régimes de l’Etat ou équilibrés par

subvention

-5,1 -0,4 0,9 0
Déficit de l'ensemble des régimes (y.c. AGIRC ARRCO) après

réforme et équilibrage des régimes de l’Etat ou équilibrés par

subvention

-9,4 -4,8 -5,9 -5,8
4

5
UNE REFORME EQUILIBREE
GARANTIR DES EFFORTS

PARTAGES PAR TOUS
Le redressement du système de retraites appelle des efforts de tous. Le

gouvernement a souhaité que ces efforts soient justement répartis entre toutes

les composantes de la société (entreprises, actifs, retraités) et entre toutes les

générations, sans bouleverser les projets de ceux qui sont aujourd’hui

proches de la retraite.
1. DES EFFORTS REPARTIS ENTRE TOUTES LES CATEGORIES
Les entreprises et les actifs verront leurs cotisations augmenter de manière mesurée.

Et progressive entre 2014 et 2017. La hausse sera de 0,15 point en 2014, puis de

0,05 point pendant les trois années suivantes, pour un accroissement total de

0,3 point pour les actifs et les entreprises en 2017. Cette hausse correspond à des

recettes totales de 4,4 milliards d’euros en 2020 et 6,4 milliards en 2040.
Nicolas, 22 ans, est salarié de la grande distribution, à temps complet, rémunéré au

SMIC. Pour lui, en 2014, la hausse de cotisations représentera 2,15par mois. Elle

atteindra 4,50par mois en 2017.
Les entreprises financeront en outre le compte pénibilité, dans une perspective qui

les incitera à réduire l’exposition à la pénibilité. Le rendement de la contribution des

seules entreprises qui exposent est estimé à 500 millions d’euros en 2020 et 800

millions d’euros en 2040.

Les retraités, dans un souci d’équité intergénérationnelle, participeront aussi à l’effort

de redressement de notre système par deux biais : d’une part la fiscalisation de la

majoration de pension de 10% pour les retraités ayant élevé 3 enfants et plus qui

concernera principalement les retraités les plus aisés ; d’autre part le report de la

revalorisation des pensions du 1er avril au 1er octobre, qui ne concernera pas les

bénéficiaires du minimum vieillesse.

6
Jeanne, 74 ans, touche une pension de 1 000 euros par mois. Le report de la

revalorisation du 1er avril au 1er octobre représente pour elle une perte de revenu de

4,50par mois.

Roger, 76 ans et Geneviève, 75 ans, perçoivent chacun 1400 euros de pension, y




compris une majoration au titre de 3 enfants. Ils devront verser chacun, au titre de
l’impôt sur le revenu, moins de 15 supplémentaires par mois.
Tous les régimes de base sont concernés par la hausse de cotisation, le report de la

revalorisation et la fiscalisation des majorations de pension.
2. LA HAUSSE DE LA DUREE : UNE MESURE JUSTE
Des mesures adaptées doivent permettre de relever le principal défi auquel doivent

faire face à long terme nos régimes de retraite : l’allongement continu de l’espérance

de vie. Aujourd’hui égale à 22,2 ans pour les hommes et 27 ans pour les femmes,

l’espérance de vie à 60 ans continuera à augmenter et devrait atteindre un peu plus

de 25 ans pour les hommes et 30 ans pour les femmes en 2040.

La mesure proposée par le gouvernement consiste à augmenter la durée de

cotisation d’un trimestre tous les trois ans entre 2020 et 2035. Cette solution apporte

une réponse juste, à la fois en termes d’équité entre générations, puisqu’elle conduit

à stabiliser la part de la vie consacrée au travail, et au sein de chaque génération,

car elle permet, à la différence d’un relèvement de l’âge d’ouverture des droits, de ne

pas pénaliser les assurés qui ont commencé à travailler jeune.

Afin de ne pas bouleverser les projets de départ des générations proches de la

retraite, cette augmentation ne concernera que les générations partant en retraite à

compter de 2020.

C’est une réforme des retraites respectueuse, dans laquelle les



évolutions importantes sont annoncées suffisamment à l’avance pour ne

pas prendre les gens au dépourvu.
Monique, 59 ans, expert comptable, s’est déjà renseignée sur les modalités de son



départ à la retraite. Grâce aux outils à sa disposition, elle a fait tous ses calculs et sait
qu’elle pourra partir à taux plein à 62 ans et 4 mois, c'est-à-dire en 2016. Pour elle,

pas de changement : le gouvernement a souhaité ne pas modifier les projets de



ceux qui partent à la retraite d’ici 2020.
Fabien, né en 1975, n’a pas encore 40 ans. Il se préoccupe davantage de sa vie



professionnelle que de sa retraite, dont il ne sait pas très bien quand elle interviendra.
Avec la réforme, il sait qu’il devra cotiser 172 trimestres pour bénéficier d’une



retraite à taux plein et peut organiser sa vie active à venir en ayant à l’esprit cet

horizon.
7
UNE REFORME JUSTE
RENDRE LE SYSTEME PLUS JUSTE

POUR CEUX QUI EN ONT BESOIN
La retraite est le reflet de la vie professionnelle et nous n’arrivons pas tous

égaux devant la retraite. Comme l’a montré le rapport du Conseil d’orientation

des retraites de janvier 2013, notre système de retraites a également un certain

nombre de faiblesses ou d’imperfections : certaines règles de calcul

défavorisent les carrières courtes, heurtées ou à bas salaire ; certains

dispositifs de solidarité sont mal ciblés et ne bénéficient pas à ceux pour qui

ils ont été conçus, d’autres ne correspondent plus à une société qui a évolué.

Cette réforme, contrairement aux précédentes, s’attache à corriger les

injustices les plus criantes et prend en compte les différentes situations. En ne

se limitant pas aux questions financières, elle permet de réajuster le système

au bénéfice de ceux qui en ont réellement le plus besoin.
1. COMPENSER LA PENIBILITE
Le gouvernement s’engage, et c’est là un axe majeur de cette réforme, à apporter

une réponse durable à la question de la pénibilité au travail. Elle passe par la

prévention de l’exposition à des facteurs de pénibilité, mais aussi par la

reconnaissance de la nécessité d’une juste compensation pour les salariés

concernés. Demander les mêmes efforts à ceux qui ont une espérance de vie réduite

du fait des conditions de travail pénibles auxquelles ils ont été exposés ne serait en

effet pas acceptable.

La création d’un compte personnel de prévention de la pénibilité, dont



les objectifs concilient prévention et réparation, représente une avancée

sociale majeure.
Son principe est simple : ouvert à tout salarié du secteur privé exposé à des

conditions de travail réduisant l’espérance de vie, le compte permet de cumuler des

points en fonction de l’exposition à un ou plusieurs facteurs de pénibilité,

respectivement 1 et 2 points par trimestre d’exposition.

8

Les points accumulés sur le compte pourront être utilisés :

- dans une logique de prévention d’abord, pour suivre une formation


permettant au salarié de se reconvertir et d’accéder à un emploi moins

pénible. Afin d’inciter encore plus à utiliser le compte pour la formation, les 20

premiers points acquis devront nécessairement être utilisés pour se former.

- dans une logique de réparation, pour travailler à temps partiel à la fin de la


carrière, en conservant sa rémunération ou partir à la retraite jusqu’à deux ans

plus tôt. 10 points accumulés sur le compte permettront d’anticiper le départ à

la retraite d’un trimestre, soit une année de retraite pour 10 ans d’exposition.

Pour les personnes proches de l’âge de départ lors de la mise en place du compte,

qui ne pourraient pas accumuler assez de points pour bénéficier de trimestres de

retraite, le barème sera aménagé (par un doublement des points accumulés et la non

application de la condition de 20 trimestres à utiliser en formation).

Contrairement à certaines idées reçues, ce compte bénéficiera largement aux

femmes : elles devraient constituer près de la moitié des bénéficiaires du compte, ce

qui signifie qu’environ 20% des femmes seront concernées.
Fanny, 38 ans, travaille de nuit plus de 99 jours par an. Pour l’instant, elle se sent



jeune mais elle est persuadée qu’elle ne pourra pas faire ça toute sa vie. A compter
du 1er janvier 2015, elle a droit à un compte personnel de prévention de la pénibilité,

sur lequel son employeur créditera 4 points par an. A compter du 1er janvier 2020,




elle aura donc cumulé 20 points qu’elle pourra choisir d’utiliser pour se
reconvertir et sortir de la pénibilité. Si elle change d’avis d’ici là, elle pourra



poursuivre son activité et continuer à créditer son compte dans l’objectif, soit de se
reconvertir plus tard, soit de passer à temps partiel en fin de carrière ou




d’anticiper son départ à la retraite.
2. COMBATTRE LES INEGALITÉS ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES
La réforme contient des avancées pour les femmes. Elle permettra d’améliorer

rapidement les pensions des femmes en s’assurant que celles qui combinent bas

salaires et temps partiel puissent valider quatre trimestres par an et en prenant

mieux en compte l’impact de la maternité, ce qui améliorera leur retraite.

Avec la réforme, à compter du 1er janvier 2014, seront validés autant de



trimestres que de périodes de 90 jours de congé maternité.
Ces périodes de maternité seront également mieux prises en compte dans le cadre

du décret du 2 juillet 2012 élargissant la possibilité de départ à 60 ans. Aujourd’hui,

seuls deux trimestres au titre de la maternité sont retenus. Avec la réforme, tous les

trimestres acquis au titre de la maternité seront pris en compte.

Ces mesures seront favorables aux femmes ayant eu plus de deux enfants ou des

naissances multiples, soit 135 000 femmes chaque année.

9

Une meilleure prise en compte au moment de la retraite des temps



partiel et des bas salaires, deux situations qui concernent particulièrement

les femmes.
Les conditions de validation de trimestres sont assouplies afin de permettre aux

personnes à temps partiel et à bas salaires, qui sont très souvent des femmes,


d’atteindre plus facilement la durée d’assurance requise.

Avec la réforme, il sera possible de valider un trimestre en cotisant l’équivalent de

150 heures de travail rémunéré au SMIC. En conséquence, un mois de travail

rémunéré au SMIC permettra de valider un trimestre, quatre mois permettant de

valider une année. Cette mesure est particulièrement favorable aux personnes

travaillant à temps très partiel et à bas salaire puisqu’il sera possible grâce à la

réforme de valider quatre trimestre de retraite dès lors que l’on travaille un peu plus

de 11h30 par semaine au SMIC pendant toute une année, contre 15h30 aujourd’hui.

Ainsi :

- un mois de travail d’été rémunéré au SMIC permettra de valider un trimestre



de retraite ;

- quatre mois de travail au SMIC permettront de valider quatre trimestres de



retraite ;

- travailler un jour et demi (12h) par semaine au SMIC pendant toute une année



permettra de valider quatre trimestres.

En améliorant les petites pensions, nous nous battons aussi pour



l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le minimum contributif, qui est une pension minimale dont bénéficient

majoritairement des femmes (70%), n’est plus versé lorsque le total des retraites

dépasse 1028 . Il sera désormais versé jusqu’à 1120 .

Enfin, ce projet de loi comprend des mesures ciblées, notamment vers

les agricultrices.


Ce sont les personnes qui ont les plus petites retraites dans notre pays, très souvent

de moins de 600 euros. Des mesures spécifiques permettront d’améliorer la retraite

de celles qui ont travaillé sur l’exploitation de leur conjoint ou de leurs parents, qui se

traduiront par une hausse de 350par an de leur retraite. En parallèle, la retraite des


veuves d’agriculteurs sera améliorée.
Micheline, 45 ans, femme de boucher, a depuis toujours collaboré avec son mari



dans la boucherie familiale et est à ce titre affiliée et acquiert des droits à l’assurance

vieillesse, en tant que « conjoint collaborateur ». Elle vient de divorcer et cette
affiliation cesse. Pour éviter des interruptions brutales de droits, la réforme ouvre




aux conjoints collaborateurs le droit de cotiser à l’assurance volontaire
vieillesse. Micheline pourra donc, si elle le souhaite, cotiser de manière volontaire

afin d’améliorer son niveau de pension ou partir plus tôt à taux plein, ce qu’elle



ne pouvait pas faire jusque là.
10
3. AMELIORER LA PRISE EN COMPTE DES INTERRUPTIONS DE CARRIÈRE
Certaines mesures visent à améliorer sensiblement les droits à retraite des assurés

les plus fragiles, ceux qui éprouvent des difficultés à se constituer une carrière

complète en raison notamment de la précarité sur le marché du travail. Ces mesures

concernent en particulier les assurés qui ont des parcours professionnels

discontinus, hachés, et permettent de mieux prendre en compte les périodes

d’activité professionnelle réduite, les périodes de chômage, etc.

Les demandeurs d’emploi qui ne sont plus indemnisés par l’assurance



chômage ne valident pas de trimestres de retraite pendant leurs

périodes de stage de formation professionnelle : la réforme permet que



chaque période de 50 jours de stage ouvre droit à un trimestre de

retraite pris en charge par la solidarité nationale.





Rémi, 39 ans, est un chômeur non indemnisé qui vient de se voir proposer un
stage de formation professionnelle de soudeur, financée par le Conseil régional.



Au chômage de longue durée, il accepte cette formation dont il espère qu’elle

débouchera sur un emploi. En tant que chômeur non indemnisé, il bénéficie au titre

de l’assurance vieillesse, de périodes assimilées d’un trimestre pour 50 jours de

chômage. En devenant stagiaire de la formation professionnelle, il perd ces

validations, et ses cotisations portent sur une base forfaitaire trop faible pour ouvrir
des droits à l’assurance vieillesse. Grâce à la réforme, pour chaque période de 50




jours de stage, il aura droit à un trimestre d’assurance vieillesse, pris en charge

par la solidarité nationale.

Les jeunes chômeurs non indemnisés mais toujours inscrits sur les

listes de pôle emploi : ils pourront dorénavant conserver la possibilité de



valider jusqu’à six trimestres, même en cas de reprise d’emploi de

courte durée.

La réforme propose également des mesures favorables destinées à



améliorer la prise en compte des personnes en situation de handicap

pour leur retraite. Cela repose sur une approche globale qui valorise tant les


périodes d’activité des assurés handicapés, que la mobilisation de leurs

proches lorsque l’importance du handicap nécessite l’aide permanente d’un

tiers. L’élargissement des modalités d’ouverture de droits constitue une

mesure de solidarité en faveur des assurés handicapés, ainsi qu’une

simplification pour les assurés concernés. L’investissement des familles dans

la prise en charge de leurs proches handicapés ou en perte d’autonomie est

important et les éloigne parfois durablement du marché du travail. Deux

mesures visent à prendre en compte ces situations.

11
4. REDONNER CONFIANCE AUX JEUNES DANS LEUR SYSTÈME DE RETRAITE
La réforme vise à redonner confiance à tous les Français dans leur système de

retraite. Elle garantit qu’il sera préservé dans la durée et que chaque génération

pourra toucher une retraite de bon niveau. C’est un message fort adressé aux

jeunes : comme leurs aînés, ils bénéficieront du régime de retraite solidaire par

répartition. Le gouvernement a également entendu leur inquiétude sur l’allongement

de la durée de cotisation.

Les jeunes entrent aujourd’hui dans la vie active à 22 ans en moyenne. A trente ans,

les jeunes ont déjà validé en moyenne 7,5 ans. Le gouvernement propose des

mesures fortes pour permettre aux jeunes dans différentes situations de valider plus

facilement des trimestres.

Tous les apprentis, environ 400 000 aujourd’hui, pourront valider autant



de trimestres de retraite qu’ils auront de trimestres d’apprentissage.
Samia a 17 ans et a choisi de préparer un brevet professionnel de préparateur

en pharmacie en alternance. Son contrat d’apprentissage est de deux ans. Avant la



réforme, elle aurait validé 1 trimestre la première année et 2 trimestres la deuxième

année, soit 3 trimestres au total. Comme elle débutera son apprentissage en

septembre 2014, elle profitera de la réforme et validera 8 trimestres au total.

S’ils font des petits jobs d’été ou s’ils travaillent à temps partiel, les



jeunes pourront valider plus facilement des trimestres, grâce à la

mesure permettant de valider un trimestre en justifiant de l’équivalent de

150 heures de travail rémunéré au SMIC : travailler un jour et demi par

semaine (12 heures) au SMIC pendant 1 an permet de valider

4 trimestres.
Agathe a 21 ans et fait des études de droit. Pour payer en partie ses études, elle

est obligée de travailler à temps partiel. Embauchée par une famille pour garder



deux enfants après l’école et le mercredi, elle travaille en moyenne 20 heures par

semaine durant l’année scolaire soit 720 heures dans l’année. Rémunérée au SMIC,

elle valide donc 4 trimestres de retraite par an, alors qu’elle n’en aurait validé que

3 avant la réforme.

Pour les jeunes qui font des études après le bac, la réforme prévoit une



aide au rachat de trimestres destinée aux jeunes actifs. La diminution du

coût du rachat sera forfaitaire afin de favoriser les actifs aux revenus les

plus modestes.
Franck a 25 ans et travaille depuis deux ans dans une petite entreprise

d’informatique parisienne, il gagne 27 000par an, soit 2 250brut par mois

(1,5 SMIC). Aujourd’hui, il peut racheter jusqu’à 4 années d’études à 1 800par

trimestre. Avec une aide de 1 000par trimestre, il lui sera possible de racheter une

année pour 3 200(au lieu de 7 200). En étalant ce versement sur 5 ans, cela

représente 55par mois, c'est-à-dire 3% de son revenu net mensuel.
12

13
OU TROUVER LES INFORMATIONS SUR LA REFORME

ET SUR CE QU’ELLE CHANGE POUR LES ASSURES ?
RETRAITES.GOUV.FR :
Le site retraites.gouv.fr

apporte avec clarté et

pédagogie les informations

de base sur le système

actuel de retraites, les

enjeux de la réforme,

les grands points de la

réforme et des outils pour

permettre aux citoyens

de mieux en comprendre

les conséquences.

Sur le site, l’internaute

trouvera également le texte

du projet de loi qui sera

examiné le 7 octobre

à l’Assemblée nationale.

14
LE CALCULATEUR

D’AGE DE DEPART

A LA RETRAITE
Accessible sur le site,

le calculateur estime l’âge

auquel l’assuré pourrait

prendre sa retraite et l’âge

auquel il pourrait bénéficier

d’une retraite à taux plein,

en tenant compte des

évolutions envisagées

dans le cadre du projet

de réforme.

mercredi 31 juillet 2013

REFORME DES RETRAITES : LA CFE-CGC ENTENDUE PAR LE GOUVERNEMENT !


La CFE-CGC se félicite que la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, envisage dans ses préconisations de retenir la prise en compte des années d’études post-bac pour le calcul de la retraite. Ce point est pour la CFE-CGC le préalable à toute discussion sur l’allongement de la durée de cotisations.


C’est aujourd’hui, que la ministre doit remettre ses conclusions au Premier ministre. Selon les informations du journal « le Figaro », il apparaît que Marisol Touraine portera cette proposition qui est au cœur de celles de la CFE-CGC.


Parmi les nombreuses propositions de la CFE-CGC pour pérenniser le système de retraite par répartition : la création de la cotisation sociale sur la consommation qui consisterait à augmenter les cotisations patronales pour la retraite et à baisser les cotisations patronales sur la maladie pour améliorer la compétitivité des entreprises.




La CFE-CGC propose également la suppression de la cotisation salariale maladie pour améliorer le pouvoir d'achat des salariés. En contrepartie, une augmentation du taux de TVA normal et intermédiaire de 2 points rapporterait 15,5 milliards compensant intégralement la suppression de la cotisation maladie salariés et la baisse de la cotisation patronale maladie.
 La proposition de la CFE-CGC garantit le pouvoir d'achat des retraités. C'est donc bien une solution de financement gagnant-gagnant susceptible de répartir de manière plus juste les efforts nécessaires à la survie des régimes dans le temps.


La CFE-CGC sera donc attentive aux conclusions du gouvernement sur la prise en compte des années d’études post-bac et aux modalités de sa mise en œuvr

REFORME DES RETRAITES : Quelles pistes pour le retour à l’équilibre ?


Conférence parlementaire

« Quelles pistes pour le retour à l’équilibre ? »

Bref retour sur la conférence –présidée par Michel ISSINDOU  Député de l’Isère

Rapporteur de la branche vieillesse du PLFSS 2013  et Arnaud ROBINET Député de la Marne Conseiller politique de l’UMP qui c’est tenue le 13 juin dernier à la Maison de la Chimie

 

Extraits choisis

Dans un sondage réalisé par Ipsos publié le jeudi 2 mai 2013, les Français sont 66% à estimer nécessaire d’augmenter une nouvelle fois la durée de cotisation et 63% pensent qu’il faut relever l’âge de départ en retraite. En revanche, diminuer le montant des pensions ou taxer davantage les retraites est jugé nécessaire par seulement 26% et 25% des Français. Ce sondage est le signe que les retraites sont une préoccupation importante pour les Français.

le système de retraite français est confronté à de nombreuses évolutions liées à la démographie et à un taux de croissance inférieur aux prévisions qui ne permettent plus de garantir son financement sur le long terme.

Les dernières prévisions du Conseil d’orientation des retraites annoncent un déficit du système par répartition en 2020 de 22 milliards d’euros.

La future réforme devra répondre à plusieurs enjeux : pérennité du système, équité entre générations, transparence ou encore justice sociale.

De nombreuses questions se posent : quelles sont les nouvelles pistes de la réforme pour maintenir ce système sur le long terme ? Pourra-t-on répondre à son besoin de financement dans le contexte budgétaire contraint actuel ? Le fonctionnement même du système sera-t-il obligatoirement remis en cause ? Quelles seront les conséquences de la future réforme sur la santé économique de nos entreprises et sur l’épargne des Français ?

Le rapport rendu par la Commission d’experts présidée par Yannick MOREAU sera le point de départ de la phase de concertation entre les trois ministres porteurs de cette réforme : Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales et de la Santé, Pierre MOSCOVICI, ministre de l’Économie et des Finances et Michel SAPIN, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.

Les 3 objectifs du  projet de loi présenté au Parlement: le financement à court terme, la pérennité à long terme de notre système par répartition et des mesures de justice.

« Le projet de loi n’aura pas pour ambition de renverser les principes existants mais bien de « les consolider » et les inscrire dans la durée » afin de conserver le socle du système qu’est la retraite par répartition.» Marisol TOURAINE

Cette Conférence parlementaire sur la Réforme des retraites, a été l’occasion pour les intervenants de débattre de l’ensemble de ces mesures.de l’état des lieux du système français, des conditions de l’équilibre du système ainsi que des impacts de la future réforme sur la santé économique de la France.

 

Coups de projecteur sur 3 interventions

 

René Teulade
Ancien président de la FNMF
Ancien ministre
Sénateur de la Corrèze
Membre de la Commission des affaires sociales

 

Le problème relatif aux retraites n’est pas nouveau : en janvier 2000, les travaux du Conseil économique, social et environnemental avaient abouti à un rapport qui avait fait l’unanimité des partenaires (organisations syndicales, économiques et sociales, le patronat s’étant abstenu).

L’avenir des retraites est une question mouvante, qui appelle des adaptations progressives en fonction des réalités économiques et des réalités démographiques contemporaines des décisions qui sont prises.

Notre rapport tournait autour de cinq axes de réflexion qui demeurent aujourd’hui d’actualité.

Le premier résidait dans une meilleure articulation des différents temps de la vie grâce à une plus grande progressivité de la retraite.

Le deuxième concernait la garantie d’un juste remplacement du salaire par la retraite.

Le troisième plaidait en faveur de la mise en place immédiate de financements complémentaires ne pénalisant pas la compétitivité et l’emploi avec la création d’un fonds de réserve alimenté par les recettes fiscales et parafiscales, par exemple en provenance des cessions d’actifs des entreprises nationalisées (EDF, La Poste, etc.). Ce fonds aurait relevé de la solidarité nationale, et les cessions d’actifs des quinze dernières années auraient largement compensé les 15 à 20 milliards d’euros qui manquent actuellement à nos systèmes de retraites.

Le quatrième portait sur la recherche d’une croissance créatrice d’emplois, et le cinquième axe visait l’institution d’un centre national de vigilance et de garantie des retraites. Sa composition devrait refléter le caractère paritaire de la gestion des retraites en associant les pouvoirs publics, des personnalités qualifiées (économistes, démographes, sociologues), les organismes publics d’évaluation, d’inspection et de recherche, ainsi que les représentants des organismes représentant les actifs et les retraités. Les idées émises voici quinze ans ne sont pas toutes obsolètes…

 

Les conflits (entre les employeurs, les salariés, les actifs, les retraités) alimentés par le matraquage médiatique devraient céder la place à une entente possible entre les différents acteurs autour d’une solution économique provisoire et adaptable sur les retraites. De ce point de vue, les colloques comme celui-ci, par leur contribution au débat et à l’échange d’idées, sont indispensables pour apporter une réponse qui devient urgente.

 

Michel ISSINDOU
Député de l’Isère
Membre de la Commission des affaires sociales

La retraite par répartition était souhaitée et espérée par tous. Il s’agit d’un bel acquis que tout le monde désire conserver. Nous devrons peut-être mettre en place des mesures paramétriques immédiates pour combler les déficits insupportables du système des retraites. Il est dans l'intérêt de tous de réfléchir à une réforme systémique à l'exemple des grandes transformations conduites dans d'autres pays.

 

Au-delà des changements de court terme existe la nécessité de revisiter le cœur du mécanisme des retraites et de questionner les sujets non traités dans les réformes précédentes, tels que l’inégalité entre hommes et femmes ou la pénibilité par exemple.

 

280 milliards d’euros sont actuellement versés pour le financement des retraites. Or, il ne manque qu’une vingtaine de milliards pour combler le déficit. Il s’agit donc d’une période compliquée d’ajustements nécessaires pour replacer au centre du système des éléments de justice et d’égalité.

 

Arnaud ROBINET
Député de la Marne
Membre de la Commission des affaires sociales

 

Ce colloque doit se placer dans une continuité et rester un lieu de concertation pour trouver la ou les solutions qui nous permettront d’atteindre l’objectif que nous partageons tous : la sauvegarde de notre système par répartition.

Nous devrons éventuellement mettre en place une réflexion autour du régime unique, du système par points et de l’épargne retraite. Il s’agit sans doute d’éduquer nos concitoyens à cette dernière.

Partenaires de l’événement:
Klesia Towers Watson Préfon Anacofi

 

 
En savoir plus :
L’organisation de cette Conférence parlementaire ainsi que la réalisation d’une synthèse électronique ont été assurées par : Rivington
contact@rivington.fr / www.rivington.fr