Nora ANSELL-SALLES

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jeudi 24 octobre 2013

Une grande première à l'Adacemie de Médecine...


LES MARDIS DE L'ACADEMIE  DE MEDECINE

Mardi 29 octobre 2013, 14h00

 

 

 

CONFERENCES INVITÉES

 

14h00 : Le Service de Santé des Armées par Jean-Marc DEBONNE (Médecin général des armées. Directeur central du service de santé des armées).

 

14h30 : La médecine générale : une jeune spécialité pleine d'avenir par (ancien Président du Collège  National des Généralistes enseignants - CNGE).

La médecine générale est aujourd'hui reconnue comme une discipline médicale universitaire à part entière. C'est l'aboutissement d'un long combat, emblématique d'une mutation à la fois de notre système soins et surtout des mentalités, dans le monde médical et l'opinion publique. Les avantages en termes d’efficience des soins comme de Santé publique sont évidents : la médecine générale est un observatoire indispensable de la population. L’expertise en médecine générale permet l’ajustement entre l’offre de soins, les demandes des patients et les besoins de santé.  L’articulation entre santé publique et médecine générale donne une dimension opérationnelle à cette expertise, avec des conséquences économiques  non négligeables. La littérature internationale montre que les systèmes de santé fondés sur des soins de santé primaires efficaces, avec des médecins généralistes possédant un haut niveau de formation, fournissent des soins plus rentables et plus efficaces que les systèmes moins orientés vers des soins de santé primaires. La légitimité de l’expertise en médecine générale est désormais acquise et sa pertinence est clairement établie : il appartient maintenant aux acteurs de soins et de santé d’en partager la nécessité.

 

Agences et  autorités de santé

(Organisateur : Michel HUGUIER)

 

Introduction par Guy NICOLAS (Membre de l’Académie nationale de médecine)

 

Communications

La décentralisation des responsabilités de l’État dans le domaine de la santé publique par Renaud DENOIX de SAINT MARC (Membre de l’Académie nationale de médecine. Vice-président du Conseil d’État honoraire)

 

Les agences nationales de sécurité sanitaires : constats et perspectives par Didier HOUSSIN (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) En près de vingt ans, le dispositif national d’expertise en matière de sécurité sanitaire, actuellement constitué de huit agences, a évolué dans sa composition mais il a perduré. S’il a permis un renforcement de la capacité de l’État à protéger la santé de la population, il n’a pas garanti une sécurité sanitaire totale. Le maintien des priorités données à la sécurité sanitaire dans le champ de la santé publique, la préservation d’une expertise scientifique crédible et de haut niveau, la contribution à relever le défi de la sécurité des soins et l’attention portée à l’organisation de la sécurité sanitaire au niveau européen détermineront l’avenir des agences nationales de sécurité sanitaire.

 

La Haute autorité de Santé (HAS) par Michel HUGUIER (Membre de l’Académie nationale de médecine ) et Claude ROSSIGNOL (Membre correspondant honoraire de l’Académie nationale de médecine) La Haute autorité de Santé (HAS) a été créée en 2004 avec trois missions principales : la certification des établissements de santé, la définition des affections de longue durée (ALD) et les recommandations de bonne pratique médicale. La certification des établissements de santé est onéreuse, en 2012, 22,4 millions. C’est une procédure lourde qui mobilise quatre-vingt-neuf agents de la HAS (de la direction de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins), et six cent quatre-vingt-un experts visiteurs. Les éléments médicaux ne sont pris en compte que de façon très générale et théorique, ce qui a pu les faire qualifier par la Cour des comptes « d’angle mort ». S’adressant aux établissements dans leur ensemble, elle est amenée à se prononcer globalement sur des sites qui peuvent être de qualité très variées.

Quant aux définitions des ALD, leur imprécision permet une certaine souplesse d’interprétation pour les médecins conseils des caisses. A contrario, elle entraîne, de considérables disparités des taux standardisés d’admission en ALD d’une région à l’autre. Enfin, les recommandations de bonne pratique devraient reposer sur les résultats des études scientifiques les plus rigoureuses et dûment référencées. Ce n’est guère le cas, aboutissant à des documents qui manquent de rigueur, de clarté et de concision. En conclusion, les résultats de trois des missions de la HAS que nous avons analysées sont peu convaincants. La suppression de la HAS, générerait des économies de soixante-sept millions. La certification des établissements pourrait être remplacée par des inspections inopinées de l’Inspection générale des affaires sociales ou du service médical des caisses d’assurance maladie. La définition des ALD et les recommandations de bonne pratique médicale pourraient être assumées par les sociétés savantes ou les académies comme le prouve l’exemple de l’hypertension artérielle. Cette orientation irait dans la direction suggérée par le rapport de 2012 de l’Inspection générale des finances.

lundi 15 octobre 2012

LES MARDIS DE L'ACADEMIE DE MEDECINE



Mardi 16 octobre 2012, 14h30

Les dépenses de santé : inventaire et évolution par Michel HUGUIER

Les dépenses de santé peuvent être assimilées aux dépenses de soins et biens médicaux. Leur montant s’élève à 175 milliards d’euros, financés  par l’assurance maladie (77 %), les mutuelles ou les assurances complémentaires (14 %), et directement par les ménages (9 %). Elles sont constituées par les hospitalisations (44 %), les soins extrahospitaliers médicaux, dentaires et paramédicaux (28 %), les médicaments (20 %) et quelques autres prestations (8 %). Leurs augmentations ont comme principales raisons le progrès médical et le vieillissement de la population. D’autres facteurs sont plus maîtrisables : l’offre de soins, le coût pour les patients, la formation et l’information du public, la formation des médecins prescripteurs. La France est le pays d’Europe qui consacre le plus fort pourcentage de son PIB aux dépenses de soins (9,2 %) alors qu’il se situe entre 7 % et 8 % en Suède, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, ce qui représente un différentiel d’environ 18 milliards. L’augmentation du coût des soins et biens médicaux est particulièrement marquée en France, même si elle s’est un peu ralentie en 2011. Il existe surtout un déséquilibre chronique entre le financement et les dépenses aboutissant à un déficit  cumulé qui n’est pas loin d’atteindre 100 milliards.  Dans un premier temps nous pouvons et nous devons gagner beaucoup en efficience. Ensuite, ou bien nous voulons préserver notre système de protection sociale et il sera nécessaire d’en réformer le financement, ou bien la priorité sera de maintenir son mode de financement et la protection sociale s’altérera peu à peu.

 

 

Communications

 

Troubles limites et personnalité « border-line » : comment les reconnaître ?  Par Jean-François ALLILAIRE

Les troubles limites ou “border-line” correspondent à des états cliniques complexes qui combinent les traits de la personnalité border-line proprement dite avec des symptômes d’un très grand polymorphisme aboutissant à des tableaux cliniques intriqués qui induisent de très grandes difficultés diagnostiques et le plus souvent un important retard au diagnostic et à la mise en route du traitement. Toutes les classifications internationales s’accordent sur la présence de critères tels que : instabilité de l’identité et des relations affectives, présence envahissante de sentiments de vide et d’ennui, impulsivité pathologique. Leur prévalence est de 2 % avec un sex-ratio de deux à trois femmes pour un homme, incluant aussi bien les adolescents que les adultes avec un taux élevé de risque de suicide, de risque addictif et de trouble du comportement alimentaire, et de passages à l’acte médico-légaux. L’histoire personnelle et les antécédents retrouvent fréquemment des traumas précoces au cours du développement, tels que séparations, pertes, agressions voire abus sexuels, maltraitance et carence affective.

 

Les symptômes et signes subjectifs ont une importance toute particulière pour le diagnostic et pour la mise en place de l’alliance thérapeutique, ce qui exige une habileté et un entraînement particuliers pour développer les capacités d’empathie et une plus grande subtilité clinique. Les examens standardisés et semi-structurés sont utiles pour une évaluation complète et la détection de toutes les nombreuses comorbidités thymiques, anxieuses, addictives, voire la présence de symptômes psychotiques qui émaillent souvent l’évolution. Le modèle bio-psycho-social utilisé en psychiatrie permet de prendre en compte les multiples facteurs pathogéniques tels que trauma précoces, particularités tempéramentales voire dérégulations émotionnelles diverses, aussi bien que les facteurs de vulnérabilité psycho-sociale, neurobiologique (en particulier 5HT), ou encore d’origine génétique. Le traitement exige la meilleure coordination et combinaison possible entre les approches psychothérapiques et pharmacologiques tout en s’appuyant sur des possibilités d’intervention en urgence, voire d’hospitalisation lors de situations critiques avec risque suicidaire ou décompensation d’allure délirante. L’évolution est souvent longue et chaotique, mais le pronostic peut être assez favorable à condition d’avoir pu gérer correctement les principales complications de ces troubles, en priorité le suicide.

 

 

Le progrès médical à la lumière de l’amélioration de la sécurité de l’angioplastie coronaire par Jean-Philippe METZGER (Cardiologie, Pitié-Salpêtrière – 75013 Paris)

La forte diminution des complications de la procédure d’angioplastie coronaire constitue  un modèle permettant d’individualiser une typologie du progrès médical contemporain. Le progrès par rupture est dû à l’initiative individuelle. Le progrès incrémentiel est le produit d’améliorations ponctuelles et anonymes. Les deux formes de progrès sont complémentaires. Elles avaient été déjà décrites par Claude Bernard en 1864.