La lutte contre la pandémie de Covid-19 a largement rouvert le débat sur les dépenses de santé. Au-delà même des urgences actuelles qui justifient des dépenses nouvelles mais sans doute temporaires, c’est la manière même de conduire le débat public sur le niveau d’engagement collectif en faveur de la santé qui doit se transformer.
Depuis 1996, le montant des dépenses de santé est régulé au travers de l’Objectif national de dépense d’assurance maladie (ONDAM). Proposé par le gouvernement, celui-ci fait l’objet d’un débat au Parlement dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale.
Au cours de la décennie 2010, l’hôpital public, dans le cadre de ce mode de régulation, s’est vu allouer des ressources plus en fonction des exigences de la politique des finances publiques qu’en considérant les moyens nécessaires pour délivrer des soins de qualité. Les tensions liées à cette politique restrictive sont apparues avant la première vague COVID. Mais après cette crise, le rapport de forces politique ayant profondément changé, les besoins du système de soins, du moins ceux des établissements de santé, ont dû être réappréciés. En rupture, avec la décennie précédente, le gouvernement a augmenté fortement les moyens consacrés aux établissements de santé à l’occasion du « Ségur de la santé ».
Ainsi, il a fallu une crise sanitaire pour que soient révélés les limites du mode actuel de régulation des dépenses de santé. Effectivement, la manière dont est actuellement structuré le débat autour des dépenses de santé est profondément inadapté tant d’ailleurs pour les établissements de santé que pour les soins ambulatoires. Centré sur la valorisation des efforts de maitrise des dépenses, il est organisé autour de sujet annexes mais ne prend pas en compte les réalités concrètes qui comptent vraiment : la demande de soins et son évolution, les effectifs mobilisés pour délivrer les soins, leurs conditions de travail et leur niveau de rémunération, le niveau des investissements dans le système de santé. A partir de ce constat, la note esquisse des propositions pour rénover le cadre du débat sur les ressources à allouer à notre système de soins. Télécharger le (PDF,
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Un an après le 1er confinement, alors que le malaise des Français n’a jamais été aussi important, les mutuelles de la Mutualité Française (FNMF), en lien avec les assureurs de la Fédération Française de l’Assurance (FFA) et les institutions de prévoyance, ont décidé de s’engager à rembourser les consultations avec un psychologue dès le premier euro facturé au patient.
Les conséquences de la pandémie de Covid19 sur le moral des Français ont mis sur le devant de la scène les insuffisances structurelles du secteur de la prise en charge et de l’accompagnement de la santé mentale et les inégalités face à cet enjeu. Selon une récente étude de l’Ifop, 30 % des Français qualifient leur moral de « mauvais », alors qu’ils étaient 16 % lors du 1er confinement. Et 47 % des Français estiment leur vie difficilement supportable tandis que seuls 17 % des Allemands pensent la même chose.
Face à ce malaise, la Cour des Comptes a d’ailleurs préconisé, dans un rapport du 6 février 2021, d’« étendre l’expérimentation engagée dans quatre départements, autorisant la prise en charge de psychothérapies menées par des psychologues libéraux, sur prescription des médecins traitants ».
Souhaitant renforcer la prise en charge de la santé mentale et leur contribution à la situation exceptionnelle générée par l’épidémie de COVID-19, les mutuelles membres de la FNMF ont donc pris la décision, en Conseil d’administration de la Mutualité Française, de prendre en charge dès le premier euro facturé au patient, les consultations de psychologues, après orientation médicale. Un minimum de 4 séances par année pourra être prises en charge dans une limite de 60 euros par séance. Les représentants des organismes complémentaires à l’assurance maladie initieront prochainement un échange avec les représentants des syndicats professionnels des psychologues et des médecins, pour la mise en œuvre de cette mesure.
Engagement constant des mutuelles
« L’engagement de nos mutuelles a toujours été constant pour améliorer la prise en charge de la santé mentale et participer pleinement à la lutte contre le Covid-19 avec leurs services de santé et leurs professionnels qui sont encore mobilisés plus que jamais sur tout le territoire », rappelle Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française. « Avec ce nouveau geste, nous avons souhaité apporter une réponse pérenne à cet enjeu de société et venir en aide aux Français, et en particulier les jeunes, dont le moral a été ébranlé par les confinements successifs et les restrictions liées à la crise sanitaire ».
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À propos de la Mutualité Française
Présidée par Thierry Beaudet, la Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles en France. Elle représente 518 mutuelles dans toute leur diversité : des complémentaires santé qui remboursent les dépenses des patients, mais aussi des établissements hospitaliers, des services dédiés à la petite enfance et des crèches, des centres dentaires, des centres spécialisés en audition et optique, des structures et services tournés vers les personnes en situation de handicap ou les personnes âgées.
Les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale. Avec leurs 2 800 services de soins et d’accompagnement, elles jouent un rôle majeur pour l’accès aux soins, dans les territoires, à un tarif maîtrisé. Elles sont aussi le 1er acteur privé de prévention santé avec plus de 8 000 actions déployées chaque année dans toutes les régions.
Plus d’un Français sur deux est protégé par une mutuelle, soit 35 millions de personnes.
Les mutuelles sont des sociétés de personnes à but non lucratif : elles ne versent pas de dividendes et l’intégralité de leurs bénéfices est investie en faveur de leurs adhérents. Régies par le code de la Mutualité, elles ne pratiquent pas la sélection des risques.
Présidées par des militants mutualistes élus, les mutuelles représentent également un mouvement social et démocratique, engagé en faveur de l’accès aux soins du plus grand nombre.