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MINE D'INFOS/ Actualités en libre partage. Ce blog vous offre outre des Infos: protection sociale, culture etc. des interviews esclusives [libre de droits sous réserve de les sourcer. de sourcer le blog]. La créatrice du blog [ex. Chef de service MGEFI, passionnée d'Afrique & RS] est journaliste membre du réseau mutualiste MutElles; SEE; & ADOM. ✍️Proposer un sujet à la rédaction : pressentinelle2@gmail.com
jeudi 6 novembre 2014
MINE D'INFOS: Fêtes et idées déco
MINE D'INFOS: Fêtes et idées déco: Osez l'originalité Ménager des surprises en jouant avec l'écrin, créer des objets racontant les usages et l'Art ...
mercredi 5 novembre 2014
Fêtes et idées déco
![]() |
Osez l'originalité |
Ménager des surprises en jouant
avec l'écrin, créer des objets racontant les usages et l'Art de vivre. Elles
remontent le fil du temps et de l'intime avec élégance et raffinement. Ici,
miroirs au tain piqué, patines anciennes, lustres d'apparat, argenterie et
verre mercurisé apportent éclat et brillance. Lamé, velours dévoré, brocart,
motifs cachemire, sequins...
MINE D'INFOS: Risques domestiques: les mamans prodiguent leurs m...
MINE D'INFOS: Risques domestiques: les mamans prodiguent leurs m...: Les 3 premières vidéos, disponibles sur www.gemaprevention.com , ont pour thème les risques dans la cuisine, l’une des pièces les plus ...
Risques domestiques: les mamans prodiguent leurs meilleurs conseils en vidéos
Les 3 premières vidéos, disponibles sur www.gemaprevention.com , ont pour
thème les risques dans la cuisine, l’une des pièces les plus dangereuses de la
maison pour l’enfant. Un quart des accidents domestiques s’y produit.
GEMA Prévention donne la parole aux
mamans sur la prévention des risques domestiques. Sous forme de
micros-trottoirs, les mamans prodiguent leurs meilleurs conseils afin de
sensibiliser le grand public aux accidents de la vie courante.
MINE D'INFOS: Libres propos signés Olivier Mariotte
MINE D'INFOS: Libres propos signés Olivier Mariotte: Le 21 février dernier, nous faisions paraître sur http://loeildenile.eu/2014/02/21/pression-positive-a-qui-profite-larret/ un article qu...
Libres propos signés Olivier Mariotte
Le 21 février dernier, nous faisions paraître sur http://loeildenile.eu/2014/02/21/pression-positive-a-qui-profite-larret/ un article qui faisait le point sur la situation déclenchée par un arrêt du Conseil d’État paru le 14 février 2014, suspendant l’arrêté du 22 octobre 2013. Celui-ci modifiait les modalités d'inscription et de prise en charge de la pression positive continue pour le traitement de l'apnée obstructive du sommeil en raison d’un doute sérieux quant à sa légalité.
Le Conseil d’Etat devant se prononcer sur le fond dans les prochains jours, il nous semble important de revenir sur les faits, après en avoir discuté avec un juriste.
Depuis 1998, remboursement et observance sont liés
Beaucoup plaident depuis la publication de l’arrêté du 9 janvier 2013 sur le sujet1 que, pour la première fois en France, le remboursement d’une prestation est soumis à l’observance du traitement par le patient. En fait, ceci n’est pas une nouveauté puisque, pour ce même traitement, l’arrêté du 23 décembre 1998 (JO du 30 décembre 1998) disposait : « La prise en charge est assurée pendant une période de 5 mois, puis par période d’un an, sur la base d’un forfait hebdomadaire. Le maintien et le renouvellement de la prise en charge sont subordonnés à la constatation : d’une observance minimale de trois heures minimales chaque nuit, sur une période de 24 heures ; et de l’efficacité clinique du traitement ». Donc, depuis 1999, un relevé d’observance du patient doit être joint à l’appui de la demande d’entente préalable pour le renouvellement de la prestation de PPC. Cette définition de l’observance était confuse puisqu’une lecture stricte pouvait conduire à estimer que le patient n’était pas observant s’il n’avait pas utilisé son appareil à PPC un jour au cours de la période considérée.
Depuis l’origine de la Sécurité Sociale, certaines règles fondamentales s’appliquent
§ un médecin ne peut prescrire un traitement, un produit ou une prestation que si le patient souffre lui-même de la pathologie traitée (on ne peut pas prescrire à un assuré social un traitement destiné à un tiers)
§ la prescription est toujours limitée dans le temps par les règles du remboursement quelle que soit la pathologie (un patient atteint d’une maladie chronique à vie devra à intervalles réguliers obtenir une nouvelle prescription pour que son traitement soit pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire - AMO)
§ le déclenchement de la prise en charge est toujours initial. Ceci revient à dire qu’une fois la prise en charge acquise, elle s’applique sans faillir jusqu’à la fin de la période déterminée, quelle que soit l’utilisation de cette prise en charge par le patient (sauf s’il décède ou si de sa propre initiative, il décide d’arrêter ou de suspendre son traitement, ce qui entraîne l’arrêt immédiat de la prise en charge). Dans ces conditions, le patient est toujours sûr de son remboursement
§ en principe, le prescripteur s’assure auprès du patient qu’il prend ou utilise le traitement avant de renouveler la prescription (bien sûr, le patient peut ne pas appréhender l’ensemble de la situation, mais certains symptômes peuvent fréquemment éclairer le prescripteur).
L’arrêté du 22 octobre 2013 est-il en contradiction avec ces règles fondamentales ? Non
Dans les faits, c’est bien une prescription initiale faite par un médecin pour un patient souffrant d’apnée obstructive qui déclenche la prise en charge de la prestation par l’AMO. Celle-ci est limitée dans le temps, non de manière fixe mais de façon dynamique puisqu’elle se renouvelle à l’issue de chaque période pendant laquelle le patient a eu une observance conforme aux règles fixées. Enfin, à aucun moment, le patient est en risque de se voir opposer un refus de remboursement pendant la période de prise en charge, quelle que soit son observance.
Comment s’organise la prise en charge ?
Au départ, après l’obtention de l’accord préalable, le patient dispose de 13 + 20 semaines (soit plus 7 mois et demi) pendant lesquelles, quelle que soit son observance, la prestation de PPC sera prise en charge par l’AMO2 :
§ les 13 premières semaines doivent permettre au patient de s’habituer au traitement et à remplir les critères d’observance requis
§ puis il dispose d’un « capital » de prise en charge de 20 semaines pendant lesquelles son traitement est pris en charge par l’AMO quelle que soit son observance pendant cette période.
Ensuite, il peut exister trois situations :
§ soit le patient est observant : chaque période de 28 jours (4 semaines) pendant laquelle il remplit les critères de l’observance lui assure un maintien de son « capital » de prise en charge de 20 semaines à venir (qui peut ainsi se renouveler continuellement sous réserve du renouvellement annuel de la prescription par son médecin)
§ soit il ne remplit pas les critères de l’observance pendant une période de 28 jours : son « capital » de prise en charge est alors amputé de 4 semaines (il en reste 16). S’il persiste, à la cinquième période consécutive, il y a arrêt de sa prise en charge. Il aura été prévenu par écrit à la fin de chaque période, ainsi que son médecin prescripteur. Donc, c’est en pleine connaissance de cause qu’il aura été jusqu’à l’arrêt de la prise en charge
§ soit, il ne remplit pas les critères de l’observance pendant une période de 28 jours (voire plusieurs mais moins de quatre consécutives) : son « capital » de prise en charge est alors amputé de 4 semaines à chaque fois, mais si, lors de la période suivante, il remplit les critères de l’observance, il reconstitue immédiatement son « capital » de 20 semaines3.
La règle primordiale (un patient qui compte sur une prise en charge de sa pathologie est certain de voir ses frais pris en charge) est donc totalement respectée. La seule différence est dans son application : au lieu d’être limitée de manière fixe (comme c’est généralement le cas et comme c’était le cas sous l’emprise de l’arrêté de 1998) cette perspective de prise en charge est dynamique. Par ailleurs, il n’y a plus qu’un accord préalable au début du traitement ce qui allège les procédures par rapport à 1998. Il suffit donc au médecin, après s’être assuré de l’efficacité du traitement, de renouveler sa prescription.
Que deviennent les données ?
Ce point suscite interrogation dans le contexte d’open data que nous défendons. En effet, les données recueillies chez le patient sont transmises au prestataire via le fabricant du dispositif de téléobservance avant qu’elles ne servent à l’information du médecin prescripteur et à l’AMO.
Ce choix a été fait pour préserver les prestataires ayant peu de patients (certains n’en ont que quelques dizaines : ils n’auraient jamais pu obtenir des prix intéressants de télécommunications et il y aurait eu distorsion de concurrence). Il était souhaitable de conserver une trace neutre des données recueillies pour un éventuel contrôle de l’AMO.
Le fabricant du dispositif n’a aucune possibilité de connaître le patient concerné puisque :
§ le texte prévoit qu’il ne connait que le numéro du dispositif et le prestataire
§ il doit recueillir les données chez un hébergeur de données à caractère personnel agréé par le ministre de la Santé : il ne peut donc pas accéder aux données directement
§ à la demande de la CNIL, le texte précise qu’il lui est totalement interdit de faire de la géolocalisation, cette dernière étant, quoiqu’il en soit impossible compte tenu de l’infrastructure décrite.
Le prestataire est soumis à des règles strictes de sécurité, de traçabilité et de conservation des données qui sont précisées dans le cadre de l’Autorisation unique délivrée par la CNIL4 et à laquelle il devra s’engager à se conformer. Au fur et à mesure de la mise en œuvre de cette autorisation unique5, l’amélioration sera incontestable pour la sécurité des données des patients qui, aujourd’hui, sont conservées et transportées de manière très peu, voire pas du tout, encadrée.
L’information du médecin prescripteur, si elle est faite sur support papier, est dans les mêmes conditions de sécurité qu’aujourd’hui. En revanche, s’il y a transmission de données numérisées, celle-ci ne sera possible que s’il y a garantie de conservation des données par le médecin de manière sécurisée.
En ce qui concerne la transmission des données de l’observance à l’AMO, afin de limiter au maximum les envois physiques, il est prévu que la majorité des prestataires de soins à domicile ouvrent aux médecins conseils des caisses d’AMO des accès sécurisés et tracés dans leurs bases de données pour pouvoir qu’ils puissent exercer leurs contrôles.
La téléobservance garante d’un meilleur suivi des patients
En définitive, la téléobservance permet :
§ la transmission quotidienne d’alertes sur l’observance (au lieu d’un relevé une fois tous les six mois)
§ la possibilité à court terme, d’un télésuivi6 de données cliniques complémentaires pour les patients consentants
§ une gestion plus rigoureuse pour l’AMO : ce sont près de 700 000 patients concernés aujourd’hui dont le coût est de l’ordre de 500 M€ pour l’AMO et environs 200 M€ pour les organismes complémentaires.
Il n’est plus possible, en 2014, de se priver de cet outil moderne de communication et d’enregistrement des données pour prendre en charge une telle population de patients équipés d’un dispositif médical coûteux. Surtout quand on a l’assurance que les données patient seront transmises et conservées dans des conditions de confidentialité et de sécurité infiniment plus sécurisées…
1L’arrêté du 22 octobre 2013 n’est que la reprise, avec quelques modifications mineures, de l’arrêté du 9 janvier après avis de la CNIL (19 septembre 2013)
2A titre d’information la base de remboursement est de 21 x 21,00 € + 8 x 10,50 € = 525,00 € dans l’hypothèse où le patient ne remplirait jamais les critères de l’observance (84 h au minimum et au moins 3 h par 24 h pendant au moins 20 jours par période de 28 jours)
3Sous réserve que, sur une période de 12 mois, le patient ait respecté au moins 7 périodes de 28 jours pendant lesquelles il a rempli les critères prévus de l’observance
4Autorisation unique publiée au Journal officiel du 9 février 2014. Délibération n° 2014-046 du 30 janvier 2014 portant autorisation unique de traitements de données à caractère personnel mis en œuvre par les prestataires de santé à domicile pour la téléobservance, en application de l’arrêté du 22 octobre 2013 relatif aux dispositifs médicaux à pression positive continue
5La suspension de l’arrêté du 22 octobre 2014 n’a pas permis sa mise en œuvre pour le moment
6Des études cliniques et médico-économiques sont déjà en cours dont les résultats permettront d’éclairer la HAS pour que la CNEDiMTS émette un avis circonstancié pour sa généralisation
Olivier Mariotte
nile
65 rue Galande
75005 Paris
Tél : +33 (0)1 40 46 78 00
Consultez le site de nile www.nile-consulting.eu
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MINE D'INFOS: Le virus Ebola au programme de l'Academie de médec...: POINT PRESSE Mardi 4 novembre 2014 Stéphane MANTION directeur général de la Croix Rouge Française, Aboubakar SIDIKI DIAKITE ,...
mardi 4 novembre 2014
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MINE D'INFOS: Le virus Ebola au programme de l'Academie de médec...: POINT PRESSE Mardi 4 novembre 2014 Stéphane Mantion directeur général de la Croix Rouge Française , Aboubakar SIDIKI DIAKITE, M...
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MINE D'INFOS: Le virus Ebola au programme de l'Academie de médec...: POINT PRESSE Mardi 4 novembre 2014 Stéphane Mantion directeur général de la Croix Rouge Française , Aboubakar SIDIKI DIAKIT...
Le virus Ebola au programme de l'Academie de médecine
POINT PRESSE
Mardi 4 novembre 2014
Stéphane MANTION directeur général de la Croix Rouge Française, Aboubakar SIDIKI DIAKITE, Marc GENTILINI, François BRICAIRE,
|
Au programme de la séance
organisée par le
professeur Marc
GENTILLINI
Philippe DOUSTE-BLAZY (UNITAID) les financements innovants en matière de santé – Application
aux situations d’urgence
Henri AGUT (Service de Virologie –
Pitié-Salpêtrière, Paris) le virus et sa détection
François BRICAIRE (Pitié-Salpêtrière, Paris. Membre
de l'Académie nationale de médecine) et Christophe RAPP (Maladies
infectieuses, Hôpital Bégin, Saint-Mandé) symptomatologie et prise en
charge d’un malade confirmé ou d’un sujet suspect par
Aboubakar SIDIKI DIAKITE, Inspecteur Général de la Santé de la République de Guinée l’épidémie à
virus Ebola en Guinée, ses conséquences sanitaires et socio-économiques
Tuan TRAN MINH et Patrice DALLEM (Croix
Rouge, France) contrôle de l’épidémie aux frontières à Conakry et à
Roissy
Denis MALVY (Pathologie infectieuse et
tropicale, CHU Bordeaux) Protocoles de recherche thérapeutique INSERM
Anne BIDEAU Rôle des sociétés
nationales de Croix-Rouge, de la Fédération et du CICR
Pierre BÉGUÉ et Marc GENTILINI ( membres
de l'Académie nationale de médecine)
Conclusion et recommandations
« Epidémie à virus Ebola »
Recommandations
Le 4 novembre 2014 Devant
l'épidémie à virus Ebola, en cours en Afrique de l'ouest, l'Académie nationale
de médecine, analysant ses causes, ses aspects actuels et ses conséquences à
venir, recommande :
1. une action internationale en vue d'inciter les « Etats pauvres » à
majorer substantiellement la part de la santé dans leur budget où elle ne
représente souvent que 2 % de celui-ci au lieu des 10 recommandés ;
2. le renforcement des ressources humaines dans le domaine de la santé,
dans les pays atteints par l'épidémie, afin de remplacer les soignants,
médecins et infirmières, décimés par celle-ci ;
3. la prise de conscience par les « Etats riches » des conséquences
désastreuses d'une épidémie qui, en dehors de sa tragédie sanitaire,
déséquilibre les sociétés, les économies et les politiques des « Etats pauvres
» ;
4. le rappel que les frontières sanitaires constituent une barrière
poreuse, souvent illusoire, et que les maladies transmissibles ne seront
maîtrisées que par une action d'envergure dans les pays d'origine et non
seulement par des mesures conjoncturelles protectionnistes ;
5. la nécessité de doter l'Organisation Mondiale de la Santé de moyens, en
vue de lui permettre de jouer réellement et en temps opportun, son rôle
d'alerte actuellement dévolu, par défaut, aux Organisations Non
Gouvernementales ;
6. le rééquilibrage de nos engagements en rétablissant une part
substantielle de notre coopération bilatérale sanitaire abandonnée depuis l'an
2000 au profit d'actions multilatérales, privant ou retardant souvent
l'efficacité de nos réalisations en matière de santé et ne permettant plus
l'évaluation de nos engagements multilatéraux ;
7. la création, en cas de crise sanitaire internationale, d'une
coordination ouverte et généreuse entre tous les intervenants, écartant les
démarches concurrentielles désordonnées, hautement préjudiciables à
l'efficacité sur le terrain
Renforcer l'engagement de la France
en coopération sanitaire pour le développement
Monsieur le Président de la Commission
chargée par le Ministre des Affaires Etrangeres,
dans le cadre du programme de
modernisation de l'action publique, d'analyser la coopération en matière de
santé.
Une particularité française
Depuis 2000, la particularité de la France a été d’orienter son Aide Pour
le Développement en santé vers le canal multilatéral (73% des contributions) et
de privilégier la lutte contre le VIH/sida (78 % des financements
multilatéraux). Ce choix politique a été dicté avec l'espoir d'occuper une
place plus importante dans les structures internationales concernant la santé.
Cet objectif n'a été que très partiellement atteint et l'on constate que ce ratio
de l'aide multilatérale par rapport à l'aide bilatérale est l'inverse de celui adopté
par d'autres grands États comme les États Unis d'Amérique, le Royaume Uni ou
l'Allemagne.
Un choix de politique publique lourd de conséquences
Malgré d'importants moyens attribués par la France pour financer la
solidarité internationale, la diminution drastique de l'aide bilatérale et
l'absence de stratégie d'ensemble dévalorisent ses efforts. La compétence
française est insuffisamment utilisée pour participer au renforcement des
systèmes de santé. Son influence parmi les contributeurs et les bénéficiaires
de la solidarité internationale n'est pas proportionnelle à ses ambitions et
aux moyens qu'elle injecte. La France se doit d'avoir une approche plus
prospective des objectifs à atteindre en fonction de ce savoir-faire
universellement reconnu et de partenariats qu'il faut renforcer. Cette volonté
doit s'insérer de façon durable et globale, dépassant les urgences sanitaires
et les seules maladies transmissibles, devenues pour certaine chroniques, afin
de s'adresser également à d'autres pathologies : cancers, maladies
cardiovasculaires, obésité, diabète ou santé mentale... L'offre de soin ne
saurait d'ailleurs suffire, et doit s'accompagner nécessairement d'une offre
dans le domaine de la recherche et de la formation. C'est dire que les
moyens de cette solidarité ne peuvent se limiter à des financements.Il faut
aussi construire et développer en commun. L'expertise et le savoir faire
français peuvent y contribuer, à condition de disposer d'un minimum de moyens
médicaux, scientifiques et humanitaires, d'être visibles et de pouvoir
infléchir les choix de l'aide multilatérale .
Propositions
1. Valoriser le savoir faire et l'expertise française par un soutien accru
de l'Etat à l'aide bilatérale
Il faut en accroître la part dans l'Aide publique au Développement (APD),
dont le volume global est en augmentation alors que l'aide bilatérale diminue. La relation
bilatérale avec la France est réclamée par de nombreux partenaires. Or, c'est
un instrument dont il faut considérer qu'il sert non seulement les intérêts des
partenaires, qui peuvent s'en prévaloir pour valoriser leur action, mais aussi
ceux de la France par la mobilisation de son expertise en partenariat.
Considérée comme mieux adaptée aux besoins, plus souple dans son attribution
que l'aide multilatérale, elle scelle souvent une relation de confiance entre
la France et ses partenaires. Elle rend visible l'action de la France pour les
populations auxquels elle bénéficie ; l'expertise et l'oeuvre de
solidarité de la France sont plus et mieux reconnus qu'à travers son engagement
dans l'aide multilatérale. Il s'agit des lors de s'engager plus dans l'aide
bilatérale, sans soustraction au détriment du multilatéral, à travers
des partenariats en formation, soin et recherche. Les opérateurs pivots de la coopération
française - Agence Française pour le Développement (AFD) et France
Expertise International (FEI) - devraient être pilotés pour soutenir de tels
programmes qui pourraient s'articuler en recherche aux soutiens à
l'international de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), l'Agence Nationale
de Recherche sur le SIDA et les hépatites (ANRS) et l'Institut National du
Cancer (InCA).
2. Mieux gérer l'engagement multilatéral
L'engagement multilatéral n'a pas suffisamment fait l'objet d'une stratégie
clairement définie, notamment pour l'articuler avec l'aide bilatérale,
et pour favoriser un continuum soin, formation et recherche. Une des
raisons est la complexité de la gestion de l'aide par différents Ministères,
par l'AFD et FEI, avec des personnels peu formé au médical, et par
l'organisation des différents services. Il est indispensable d'encourager le
décloisonnement des services en gérant mieux la coopération multilatérale dans
les ministères et agences de développement concernés, en créant un outil de
coopération capable d'en donner une présentation synthétique et un pilotage
interministériel. Lexpertise du bilatéral doit venir en appui aux actions du
multilatéral pour le valoriser. Par ailleurs, si l'investissement dans les
Fonds verticaux dédiés aux pandémies,vaccinations, santé de la mère et de
l'enfant, doit être poursuivi, une réflexion doit être menée afin d'étendre
l'aide à d'autres pathologies non transmissibles telles cancer, maladies
cardiovasculaires, obésité, diabète, santé mentale.
3. Rentabiliser les financements des bailleurs actuels et en chercher de
nouvelles sources
Indépendamment d'une majoration du volume de l'APD en santé, il s'agit de
mieux gérer les crédits déjà dédiés car Il existe en France des capacités
d'investissement pour le développement qui sont insuffisamment valorisées.
Ainsi, l'engagement des collectivités locales dans la coopération avec les
partenaires du Sud est important et en augmentation. Il constitue un apport
réel à la politique étrangère de la France et à son effort de solidarité. Les
capacités de financement qu'elles représentent devraient mieux s'inscrire dans
une cohérence nationale, tout en préservant les capacités d'initiative et
les choix des collectivités locales. Il convient donc de mieux coordonner et
évaluer les efforts de la coopération décentralisée. Il en est de même
pour les crédits de coopération des CHU affectés à l'international sans aucune
coordination. Toutefois, même si leurs choix comme ceux d'autres bailleurs
institutionnels, tel l'AFD, pourraient être mieux guidés dans le cadre d'un
réel plan stratégique, il n'en reste pas moins nécessaire de trouver de
nouveaux financements. A coté de la taxe des billets d'avion, la recherche
de financements innovants doit être privilégiée, et de nouvelles pistes
trouvées, au-delà de celles déjà en cours d'évaluation, comme la taxe sur les
transactions financières. Il est de la responsabilité des États, sur le plan
éthique comme sur le plan politique, d'alerter les citoyens des pays riches sur
le déséquilibre du monde et de faire appel à de nouveaux modes planétaires et
pérennes de financement de la Santé dans le secteur du développement .
4. Créer un "Commissariat général à la coopération sanitaire pour le
développement”
Le comité Interministériel pour la Coopération Internationale pour le
Développement, le CICID, ne suffit pas à assurer un pilotage suffisamment
efficient de l'aide multi et bilatérale, dans le cadre d'une stratégie
construite et évaluée. La réflexion gagnerait à être menée dans un lieu de
dialogue, de réflexion prospective et d’expertise sur les politiques
publiques, ouvert à l'ensemble des acteurs sociaux et aux partenaires du Sud,
qu'il est proposé d'appeler "Commissariat General à la coopération
Sanitaire pour le développement". Il aurait pour mission de fixer des
priorités sectorielles et géographiques en fournissant un cadre médical,
scientifique et éthique à partir de l'évaluation des besoins sanitaires des
populations des pays partenaires et des conditions de développement
démographique et socio-économique. En éclairant l'action des Ministères sur
l'engagement de l'aide en soin, formation et recherche, la création d'un
tel organisme permettrait de (re)trouver le chemin d'une stratégie collective
et concertée avec toutes les forces vives prêtes à s'engager sur la coopération
sanitaire pour le développement.
Conclusions
Malgré des efforts important en matière de solidarité internationale,
l'aide de la France en santé pour le développement perd de son efficacité et de
sa visibilité du fait d'une insuffisance de soutien à la coopération bilatérale
et de l'absence de définition d'un cadre stratégique clair qui puisse guider et
coordonner les différents bailleurs nationaux. Or, la situation sanitaire
mondiale s'aggrave et l'accès à la Santé est de plus en plus inégal. Le
savoir faire français spécifique en matière de santé dans les PED,
universellement reconnu, plaiderait en faveur d'un engagement plus actif pour
renforcer nos partenariats et soutenir, notamment dans les pays de la zone
francophone, une coopération hélas aujourd'hui en déclin.
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