mardi 19 septembre 2023

🟥 INTERVIEW ESCLUSIVE de Patrick Chamboredon - Président de l’Ordre National des Infirmiers


AVANT PROPOS 
Patrick Chamboredon est infirmier en soins généraux et exerce en hémodialyse à l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille.
 Il est depuis décembre 2017 président de l'Ordre national des infirmiers et depuis novembre 2020 président du Comité de liaison des institutions ordinales. 

Bonjour Patrick Chamboredon, les  membres de l'Ordre  connaissent peu l'homme derrière le président. 
Les spécialistes de la protection sociale suivent votre parcours avec intérêt. 
Le plus grand nombre des lecteurs* de "Mine d'Infos " ont découvert l'existence de l'ONI à l'occasion des derniers  articles consacrés à l'actualité de l'Ordre. 
Bref l'homme public, peu présent dans les médias intrigre... 


👉Si vous deviez faire votre auto portait que diriez-vous de vous ?

Il est difficile de parler de soi … mais vous m’interviewez en tant que titulaire de ma fonction. C’est donc en qualité de président du conseil national de l’Ordre des Infirmiers. C’est une fonction importante, que je suis fier d’assumer, et pour laquelle je suis pleinement mobilisé.


👉Par quel chemin détourné ou pas devient-on président de l'ONI ?

Mon engagement au sein de l’Ordre a été le prolongement naturel de mon engagement de toujours au service de ma profession. J’ai été représentant des élèves à l’IFSI, j’ai représenté les soignants au sein de l’hôpital. Il m’a dès lors semblé naturel de m’engager au sein de l’Ordre à sa création, dans le fil de mon engagement au service de ma profession. J’ai été président de l’Ordre régional pendant huit ans, avant de devenir président du conseil national.


👉Vous doutiez-vous lorsque vous avez succédé à Didier Borniche de l'ampleur de la tâche qui vous attendait ?

Absolument. J’étais déjà élu ordinal à l’époque, donc conscient des défis auxquels l’Ordre faisait face. Nous avions vécu le risque de disparition de l’Ordre au moment de l’examen de la loi Touraine ; la situation financière de l’Ordre était précaire ; l’Ordre ne comptait que 180 000 inscrits et avait peu de relations avec les infirmiers… Nous avons parcouru beaucoup de chemin depuis !


👉De quelle avancée êtes-vous le plus fier depuis le début de votre présidence ?

Grâce à la mobilisation de mon équipe au conseil national, mais surtout grâce au dévouement quotidien des infirmières et des infirmiers sur le terrain – qui a été mis en lumière et salué pendant la crise Covid – nous avons su renouer avec les pouvoirs publics, comme avec les autres professions de santé, et nous nous sommes battus pour faire advenir des textes importants pour l’évolution de la profession (IPA, vaccination par l’infirmier, ouverture des travaux sur le décret infirmier, etc.)
Mais surtout, nous avons su renouer avec la profession. L’Ordre compte aujourd’hui un demi-million d’inscrits, que nous consultons régulièrement lors de consultations sur leur exercice, sur la sécurité... C’est ce lien avec le terrain qui donne à l’Ordre toute la légitimité qui est la sienne aujourd’hui. Il est certain que nous pouvons toujours nous améliorer dans le soutien et l’appui que nous apportons à nos consœurs et nos confrères, à tous les échelons de l’Ordre. Tous les infirmiers élus ordinaux y travaillent sans relâche.



👉Si l'ONI est de plus en plus présent sur les réseaux sociaux. Vous demeurez en revanche pour votre part assez rare dans les médias, décrocher une interview relève parfois du parcours du combattant...

Ce qui compte n’est pas ma présence ou non dans les médias. Décrocher une interview ne relève pas du parcours du combattant. Je m’exprime auprès des journalistes, mais quand j’estime que c’est légitime et nécessaire. Ce qui m’importe, c’est de pouvoir faire entendre la voix de ma profession, quel que soit le moyen employé.



👉Quels défis identifiés vous attendent d'ici la fin de votre présidence ?

L’Ordre est entré, depuis le 28 août, dans un processus électoral. Ces élections constituent un temps fort dans la vie de notre profession : ce sont les seules élections infirmières regroupant tous les modes d’exercice : privé, public et libéral. Elles sont l’occasion pour tous les infirmiers de prendre la parole et de confirmer la représentativité de nos élus. 

J’invite donc tous les infirmiers à s’impliquer et à voter – car l’Ordre ne vit que par l’implication des infirmiers !

Au-delà de ça, nous resterons bien sûr extrêmement mobilisés sur les textes législatifs et réglementaires susceptibles d’avoir une influence sur l’évolution de notre profession : le PLFSS, le décret infirmier, la vaccination HPV, les certificats de décès, les enjeux de formation, etc.



👉Quel poids pèse concrètement l'Ordre face aux pouvoirs publics sur certains dossiers comme celui de la violence exercée sur les soignants ?

L’Ordre a joué le rôle de lanceur d’alerte, un rôle d’interpellation. Nous avons par ailleurs fait deux propositions concrètes : d’abord que toute agression contre un infirmier soit réprimée plus sévèrement ; et ensuite que l’Ordre puisse assurer la continuité des soins dans les territoires en organisant le remplacement de tout infirmier libéral victime de violences. Nous sommes aujourd’hui en attente du plan ministériel contre ces violences.

Par ailleurs, l’une des principales missions de l’Ordre est l’entraide, et il y a des référents entraide dans chaque département. Nous nous portons par ailleurs systématiquement partie civile en cas de plainte, aux côtés des infirmiers victimes de violences.


👉Dans quel cadre s'exerce le pouvoir disciplinaire de l'Ordre... [les motifs qui reviennent le plus souvent et l'échelle des sanctions appliquées] ?

Les chambres disciplinaires de l’Ordre relèvent d’une juridiction indépendante du conseil national de l’Ordre infirmier. Les motifs peuvent être par exemple le non-respect du devoir de bonne confraternité, la non-rétrocession des honoraires ou encore le non-respect du secret professionnel. L’éventail des sanctions qu’elles peuvent prononcer va de l’avertissement à la radiation (article L. 4124-6 du Code de la santé publique), mais ça n’est pas au conseil national de faire des commentaires à ce sujet.


👉A qu'elle sanction s'exposent les infirmiers libéraux qui abusent et réclament en toute illégalité des dépassements de 25€, voire plus, pour les prises de sang à domicile malgré les ordonnances mentionnant "à domicile" y compris pour les malades en ALD qui doivent faire parfois plusieurs prise sang par mois... Quelle démarche les patients concernés par ce type de pratique doivent-ils entreprendre ?

L’une des missions de l’Ordre est la protection de la santé publique, et les enjeux financiers peuvent restreindre l’accès aux soins. Nous sommes donc très vigilants, et invitons tous les patients qui s’estiment lésés de se rapprocher de leur conseil départemental de l’Ordre.

S’ils le souhaitent, les patients concernés par ce genre de pratiques, peuvent adresser une plainte par lettre recommandée avec accusé de réception au président du conseil départemental ou interdépartemental de l’Ordre des infirmiers auprès duquel l’infirmier mis en cause est inscrit. Il s’agit généralement de celui de son lieu d’exercice. Après la phase amiable, en cas d’absence de conciliation, la plainte du patient sera transmise à la chambre disciplinaire de première instance ou à la section des assurances sociales du ressort du conseil départemental ou interdépartemental de l’Ordre saisi de la plainte.


👉Les cotisations de près de 700 000 membres suffisent-elles à financer les missions de l'Ordre ?

Nous comptons un demi-million d’inscrits, et nous sommes très attentifs au bon usage de leurs cotisations, dont je sais qu’elles ne sont pas une dépense anodine. Nos comptes sont certifiés chaque année par un commissaire aux comptes, dont le rapport est rendu public sur le site de l’Ordre, et nous nous efforçons, par une gestion consciencieuse, de remplir toutes les missions qui sont les nôtres de par la loi en respectant strictement ce budget.

POUR RAPPEL :

L'ordre national des infirmiers groupe obligatoirement tous les infirmiers habilités à exercer leur profession en France, à l'exception de ceux régis par le statut général des militaires, veille à maintenir les principes éthiques et à développer la compétence, indispensables à l'exercice de la profession.

Il contribue à promouvoir la santé publique et la qualité des soins. 

Il représente et promeut la profession d'infirmier dans son ensemble, quels que soient son mode d'exercice (privé, public, libéral), son type d'exercice (scolaire, en entreprise, sapeur-pompier, puéricultrice, anesthésiste, bloc opératoire, etc.) et son lieu d'exercice. 

Il est chargé par le législateur d'être la voix de la profession sur des sujets comme la réforme de la santé au travail, la réforme de la santé mentale, les réformes des études, les pratiques avancées, pour exemples. 

Il a également des missions de santé publique qui lui ont été confiées par la loi. 

Il maintient l'éthique et la déontologie de la profession d'infirmier en France et établit le code de déontologie de la profession.


😧Témoignage d'une infirmière retraitée :
"Lorsqu’en 1989 j’ai commencé mon exercice en libéral l’ordre n’existait pas.
L’inscription et la cotisation qui va avec sont rendues obligatoires en 2007. 
Je n’ai jamais eu besoin de l’ordre infirmier jusqu’en septembre 2021, date à laquelle j’ai pris ma retraite .
J’ai alors adressé un courrier à l’ordre demandant ma radiation.
Ce n’était pas la bonne façon de procéder, mais personne ne me l’a dit…
C’est après avoir reçu une lettre de mise en demeure que j’ai téléphoné à l’ordre.
On m’a alors envoyé par mail le document ad hoc…
Pour moi l’ordre n’a rien apporté à mon exercice d’infirmière libérale, juste bon à encaisser ma cotisation… quant au caducée envoyé une fois la cotisation réglée, mon fournisseur de matériel me l’offrait chaque année…"

A l'instar du témoignage  ci-dessus, il apparaît que l'adhésion à l'Ordre ne fait pas l'unanimité... loin s'en faut... Il ressort ainsi  des réponses**  qui reviennent le plus souvent que l'ONI est:

Impossible  à  joindre au téléphone,  répond avec beaucoup de  retard au mail,
Envoie  des documents  avec parfois plusieurs  semaines  voir mois de retard...
La contrepartie de la cotisation est faible...
Qu'il n'est pas nécessaire  d'être inscrit  à  l'ordre pour avoir un caducée... après  obtention du diplôme  inscription au fichier  central. On ne peut assister au  congrès si l'on est pas inscrit à  l'Ordre...
Bref si l'ordre national  infirmiers,  tout comme celui des médecins, n'existait  pas il ne faudrait surtout pas l'inventer.  Pas assez de retour au regard de la cotisation versée.


"Comme pour les médecins,  je suis pour le Conseil de l'ordre des infirmiers qui doit être une réponse déontologique à tout problème inhérent à la profession et à son exercice. 
Autrement dit ce Conseil, comme les autres, doit être apolitique. 
Ce qui revient à affirmer que la seule vocation du Conseil de l'ordre doit être le bien du malade. 
Et pour que le malade soit bien soigné,  encore faut-il que le praticien se sente soutenu et pas abandonné."

Certains infirmiers  mentionnent que l'ordre à répondu  présent  lorsqu'ils ont eu besoin de lui.

Qu'il ne faut pas jeter le bébé  avec l'eau du bain... 

Qu'il y a certes des choses à  améliorer, mais qu'un ordre qui les représentent  est nécessaire.  

Même si parfois pas assez entendu  des politiques. 
                 

👉S'il est toujours agréable de constater que nombre de personnes reconnaissent l'utilité l'Ordre...Entendez-vous pour autant les reproches formulés et comment pouvez-vous répondre ?

Nous sommes en permanence dans une démarche d’amélioration, alors que l’Ordre a connu une croissance exponentielle du nombre d’inscrits et que nos missions s’étendent.

Nous pouvons bien entendu toujours mieux faire – c’est ce à quoi nous travaillons, grâce à la mobilisation d’élus ordinaux qui sont, je le rappelle, des infirmiers de terrain élus.

C’est aussi pour cela que j’appelle tous les infirmiers à se mobiliser : c’est ensemble que nous relèverons les défis qui se posent à l’Ordre, qui est une émanation du terrain !


👉L'ensemble de vos lourdes responsabilités vous laisse-t-il du temps pour une vie privée ?

La fonction de président est extrêmement prenante mais je fais en sorte de garder un équilibre entre ma vie professionnelle et privée. Je vous réponds en tant que titulaire d’une fonction qui m’honore.


👉Si vous aviez la possibilité de faire vous-même les questions/réponses, quelle question vous seriez-vous posée et quelle aurait été votre réponse ?

🤔« Quel est le message que vous aimeriez transmettre aux infirmiers qui nous lisent ? »

Et je répondrais qu’encore une fois l’Ordre n’est rien sans les infirmiers. Il est donc essentiel qu’ils s’engagent pour une profession que nous travaillons, avec tout le bureau qui m’entoure, à valoriser. Nous nous battons au quotidien pour que soit reconnue sa juste place au cœur de notre système de santé, et les réussites que nous avons connues à cet égard sont collectives. Nous devons poursuivre ce combat commun, et notre légitimité pour le mener nous la tenons du terrain, et du fait que l’Ordre soit composé d’infirmiers qui ont aussi une activité professionnelle, de gens proches du terrain, qui connaissent le réel. Nous avons besoin de toutes les énergies pour continuer à défendre notre belle profession, dans toutes ses composantes. 


L’Ordre national des infirmiers a été créé par la loi du 21 décembre 2006, qui a modifié le code de la santé publique pour instituer un ordre professionnel regroupant obligatoirement tous les infirmiers habilités à exercer leur profession en France. 

Convaincu depuis longtemps que la profession devait se fédérer derrière une instance représentative, je me suis présenté aux premières élections départementales en 2008. 

En effet, La profession regroupe plus de professionnels que tous les autres paramédicaux réunies, environ 15 % sont libéraux et 85% sont salaries dans le public ou le privé. 

Nous pouvons travailler dans des hôpitaux, des cliniques, dans des établissements scolaires, dans des entreprises, des associations, des caisses d’assurances maladies, des mutuelles, les ARS …     

De plus, dans une même structure nous pouvons exercer pour exemple en tant que IADE, IBODE, IPA, Puéricultrice.  

Dès 2008, nous nous sommes organisés au sein du département en groupes de travail, ce qui nous a permis de nous connaître d’échanger et de former une véritable équipe.

Les élus départementaux ont pour mission de vérifier les diplômes français ou européens, la moralité via le casier judiciaire, la loyauté. 
Le conseil départemental délivre les autorisations de remplacement en libéral et les autorisations de cabinet secondaire, via son président il représente l’ordre auprès de l’ensemble des instances départementales comme la CPAM ou l’agence régionale de santé etc. 
Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec les autres ordres départementaux ou régionaux.  

La profession n’est pas corporatiste étant donné qu’elle collabore avec les autres professions de santé ou celles du domaine médico-social. 

La prise en soins des patients est pluridisciplinaire et multi professionnelle. Nous défendons également la qualité et la sécurité des soins en relayant les bonnes pratiques.

Le CDOI veille également au respect du code déontologie des infirmiers, en cas de plainte il organise une conciliation entre les parties. 

Dans la moitié des cas les personnes trouvent un accord mais dans le cas contraire la plainte est transmise en chambre disciplinaire.

J’ai postulé à la présidence du conseil départemental en 2021. Le CDOI54 étant bien installé, la demande du Président Patrick Chamboredon a été de rendre l’ordre plus visible.

J’ai créé puis dirigé le centre départemental de vaccination anti-covid et le drive de dépistage covid à Nancy avec la collaboration de près de 200 infirmiers de janvier 2021 à mars 2022. 
L’Ordre a également accompagné une collecte solidaire de 140 m3 de matériel médical pour l’Ukraine avec la participation de nombreux infirmiers tant pour les dons que pour le tri et la manutention.    
Nous avons multiplié les évènements que ce soit par l’utilisation des médias ou par des colloques ou des conférences thématiques qui sont organisées avec l’ensemble des élus de notre conseil. 

Pour exemple, les 2 derniers colloques que nous avons réalisé ayant pour thème « Les violences envers les soignants » et « La prévention sous toutes ses formes ». Ils ont mobilisé une centaine de personnes allant du sous-préfet à la Direction Générale du CHRU en passant par le délégué de la FHF et de la FHP. 

Nous accompagnons également les professionnels ayant subit des violences et/ou des préjudices à la police ou gendarmerie et nous nous portons partie civile avec l’accord de l’infirmier ou bien nous déposons une plainte directe au pénal. 
Sans l’Ordre infirmier, ceci n’aurait pas été possible.

J’ai également été élu en région et au Conseil National depuis 2017, ce qui me permet de statuer sur des questions qui sont soumis notamment au ministère de la santé. 
Les décisions du conseil national ont toujours été soumises aux votes des 56 membres du conseil J’ai donc une connaissance actualisée du travail ordinal fourni à l’échelon national avec laquelle je suis en parfait d’accord.



Bonjour et merci de m’avoir donné la possibilité de m’exprimer.

Tout d’abord je tiens à présenter mon soutien à mes collègues et à ceux/celles qui vont rejoindre nos rangs.

L’année 2023 est une grande année pour moi, car il y a 10 ans j’étais diplômé avec la « nouvelle réforme » avec le portfolio – le grand créateur des céphalées.  10 ans remplie de l’efforts et de joie auprès des patients, des larmes face aux suicides de mes collègues , des longues nuits de ruminements pour faire face au palliatif ….  10 ans, durant lesquels lors de mon exercice dans le privé, dans le public en tant que infirmière du bloc pédiatrique et aujourd’hui libérale, je constate immense richesse et variété de notre métier, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes exceptionnelles tant dans les établissements de soins que dans les organismes qui nous gouvernent comme ARS ou CPAM , dans les organisations représentatives comme syndicats ou l’Ordre des Infirmiers.

Parlons de l’Ordre des infirmiers – il est la seule organisation représentative qui parle au nom de tous les infirmiers et représentent les intérêts de la profession sur le plan déontologique. Les trois collèges forment une base pour exprimer les intérêts des grands types d’exercice. Mais est-ce que c’est suffisant pour défendre chaque partie ? Notre système de santé jouit d’une réputation d’offre de soins exceptionnel pour le patient mais pour ceux qui exercent est-ce le cas ? Lors de notre formation nous apprenons les facettes curatives, préventives et éducatives du métier infirmier mais l’application des acquis est toujours freiné en réalité. Le législateur est en retard et l’effet ciseau nous fait perdre certains de nos collègues dans la désillusion. Nous manquons cruellement des connaissances de la structure du système de santé, de la vision d’organisation et des missions cachés derrière chaque sigle. Je vois la place d’ordre des infirmiers qui n’est pas prise. J’interviens bénévolement auprès des étudiants – infirmiers et à chaque fois je démarre par l’état des lieux des connaissances. Pour être un bon joueur il faut connaitre les règles, les cours de droit ne doivent pas se limiter sur le secret professionnel et droit du patient mais inclure code de santé publique, le fonctionnement du pouvoir centralisé et décentralisé est essentiel. Ainsi nous serions des citoyens et professionnels acteurs de notre futur professionnel et pas seulement exécutant. Le rôle des ONI d’être garant d’application du code de déontologique et de la qualité de soins et ! de la mise à jour. Aucune surprise après les reportages comme celle de Lucie Ducet (je pense aux brebis galeuses qui tachent l’image de notre métier par les abus et de la triche) mais a contrario nous ne valorisons pas assez notre métier. Les élus peu nombreux sont débordés face aux litiges et manquent de présence pour la promotion de la profession. Nous sommes une profession la plus nombreuses parmi les professionnels de santé et nous occupons ¼  parmi les professions intermédiaires (https://www.clesdusocial.com/les-professions-intermediaires-plus-nombreuses-plus-diplomees)

Nous avons un socle de formation avec des multiples spécialités et une possibilité d’exercer avec près de 30 spécificités. L’évolution LMD (licence- master-doctorat) permet d’ouvrir les nouvelles possibilités mais font perdre certains nombres d’étudiants.

Je serai ravie qu’on sort de la salle avec 2 personnes du jury et qu’on présente nos mémoires devant nos pairs, qu’on débat au sujet des travaux de recherches, qu’on se rencontre, que l’ordre des infirmiers soit au rendez-vous avec les infirmiers lors des journées des infirmiers. Je suis à l’initiative de cet évènement qui est gratuit pour tous les professionnels de santé et les étudiants. C’est un moment d’être ensemble et avec les infirmiers qu’on représente, il ne faut pas oublier cette notion ! N’oublions pas que la crédibilité des représentants passe par la communication, dialogue et retour sur les interrogations.

Aujourd’hui la place sur les réseaux sociaux est incontournable, cher Patrick, prenez plus de voix car nous sommes avec vous, vous êtes élu pour nous représenter  et nous défendre. La force commune pèsera enfin quand les résistances à l’inscription se dissipera. J’aspire à croire d’un moment proche où les syndicats et ordre des infirmiers parlerons à l’unisson afin de nous représenter. Je tiens à souligner que l’engagement dans la représentation ordinale n’est pas un passetemps pour la retraite avec l’idée de « aucun intérêt d’être puéricultrice en libéral car de mon temps tout le monde soignait aussi bien les enfants que les adultes » ou dire « vous êtes en avance avec votre proposition et le législateur est débordé déjà ». Je vous cite les propos entendus au sujet des infirmiers puériculteurs qui manque toujours en encore de reconnaissance et de statut d’exclusivité d’exercice, c’est ahurissant ! De même pour les cas l’usage de la casquette ordinale en participant aux élections municipales – les retours par nos collègues et l’image donnée du métier n’est très positif. Il y a des personnalités politiques infirmiers de formation qui sont aux postes dans l’Assemblé Nationale ou Sénat, pourquoi ils ne sont pas notre / votre appui ordinale ? une vraie antinomie ….

Je conclus le sujet par :
Oui , cher ONI si tu n’existais pas les infirmiers existaient et existeront,
Oui , ta place être incontournable et nous n’avons pas à avoir honte de notre métier
Oui , nous attendons plus , plus sur le positionnement dans la scène politique, plus de défense et valorisation des intérêts de notre profession
Oui , de parler haut et fort que notre métier est tout d’abord une formation professionnelle et que le temps de vocation comme du cierge et prière sont révolus ( et oui , nous ne pouvons toujours pas payer nos factures d’électricité en applaudissements , nous ne portons plus de cornette et que nous sommes fières pour nos collègues qui sont des docteurs en sciences infirmiers).
Sur cette note je vous présente tout mon soutien pour
le rôle d’élu 🙂


Propos recueillis par  Nora Ansell-Salles  auprès de Patrick Chamboredon, Thierry  Pechey, Maryana Nobre, et du Dr Gérard Loison 


 * articles Mine d'infos

2.https://pressentinelle2.blogspot.com/2023/05/colloque-evolution-de-la-profession.html



 ** les réponses reçues  viennent  majoritairement d'adhérents exerçant en libéral, à l'hôpital,  au sein d'une association  ou du milieu scolaire. Mais aussi
de médecins en activité ou retraités, Généralistes ou Professeurs, et de quelques patients.

EN SAVOIR+
   
   
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1 commentaire:

  1. Les principaux défis de l'Ordre National des Infirmiers | Miroir Social
    https://www.miroirsocial.com/participatif/les-principaux-defis-de-lordre-national-des-infirmiers

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