vendredi 25 février 2022

C'est à lire : l'AVC, n'est pas une fatalité... Dr Françoise Pariente Ichou

L’AVC n’est pas une fatalité. Même si la VIE POST-AVC est difficile, à chacun de mettre la chance de son côté en ayant, je l’espère, tiré le « CÔTÉ PILE »

 

Après avoir lu le premier volet de cet article (publié le mercredi 16 février),

http://pressentinelle2.blogspot.com/2022/02/tribune-libre-du-dr-francoise-pariente.html

chacun a compris que je fais partie du CLUB des AVC (Accident Vasculaire Cérébral) mais aussi du CLUB des MIRACULÉS!

 

-         Le premier reste TROP OUVERT malgré les efforts pour réduire les nouveaux adhérents (ouverture de nombreuses nouvelles d’unités spécialisées, les Unités Neuro-Vasculaire (UNV), Campagne de prévention …) C’est possible grâce à la prévention cardio- vasculaire (cf les 10 facteurs modifiables dans le précédent volet) mais en y ajoutant le facteur :  DIFFERENCES SOCIO-ECONOMIQUES (article récent du Dr Philippe Leduc) : il y a plus d’AVC chez les personnes qui sont défavorisées, c’est maintenant argumenté, est-ce acceptable ?

 

-         Le deuxième, le CLUB ses MIRACLÉS reste encore TROP FERMÉ.

          La VIE POST-AVC, difficile pour tous est néanmoins très   inégalitaire.

 La solution pour l’élargir, outre la chance d’avoir eu l’accès rapide à une UNV capable de pratiquer les soins immédiats les plus appropriés puis les soins à la phase aiguë en service de réanimation puis de post-réanimation, c’est l’accès à une des structures extraordinaires de rééducation post-AVC. Combien d’entre nous ont bénéficié d’une de ces structures à laquelle j’ai eu droit : l’admission dans un service de rééducation neurologique avec autour du Neurologue rééducateur, « sa garde rapprochée » : l’orthophoniste, l’ergothérapeute, les kinésithérapeutes, trois professionnels essentiels au quotidien, le psychiatre (phase difficile !), le psychologue, une personne clé et quand nécessaire, tous les spécialistes fonction des complications possibles; Me concernant, celles liées aux paires crâniennes  endommagées autour de la carotide disséquée et la rencontre de l’infectiologue, du  pneumologue  pour la pneumonie de déglutition et le repérage des cordes vocales paralysées d’un côté… Enfin, le neuropsychologue pour le bilan de récupération quand on quitte cette structure hospitalière avant de pouvoir accéder à une autre structure dite de « rééducation en hospitalisation de jour »

 

La découverte d’une nouvelle garde rapprochée au service de 3 objectifs :  Rééducation, réadaptation, réinsertion. 

Les 3 « R » pour la femme fatiguée qui finit par comprendre qu’elle est devenue « La femme qui vit au RALENTI », et qu’elle doit accepter de n’être plus jamais la même ;

Mais avec Chance - force intérieure - amour familial, on accepte et on gagne. J’ai tiré le CÔTÉ PILE, je le souhaite à tous.

 

 J’en profite pour remercier tous les soignants qui m’ont aidée à devenir « LA NOUVELLE FRANÇOISE » après un chemin incroyablement difficile ; Ils méritent d’être reconnus et que les postes les plus rudes soient valorisés.

 

Vous allez découvrir toutes les facettes de l’AVC et surtout du POST-AVC en poésie, ma façon de donner des informations utiles sur un mode différent du « scientifique » que j’espère ne pas avoir pour autant occulté

 

Grâce à cet AVC et mon cerveau gauche endommagé (le cerveau des sciences), mon cerveau droit est venu à son secours grâce à mon polygone de Willis et a révélé des fonctions cachées en moi, celle de mon cerveau droit (le cerveau des ARTS) alors surtout lisez jusqu’à la dernière ligne.

 

Mais ne nous trompons pas, j’en appelle une nouvelle fois à l’ensemble des candidats aux prochaines élections présidentielles comme je le ferai plus spécifiquement en son temps à celui qui prendra la Santé en main : le CURATIF c’est bien, le PRÉVENTIF en plus c’est mieux et les SOINS POST-AVC, indispensables à renforcer pour réduire les inégalités sociales. Chacun y a droit, pas seulement les privilégiés comme moi.

 

Je voudrais terminer par une note positive : l’AVC N’EST PAS UNE FATALITÉ

-         Travaillez les 3 questions (cf volet 1) pour repérer un possible AVC et pour venir en aide à une personne qui le nécessite (d’autant plus qu’elle est défavorisée). Je ne suis pas sûre que chacun ait bien les 3 questions en tête comme on sait que 2 + 2 = 4.

-         Ne négligez pas votre PRÉVENTION, en connaissant parfaitement les 10 facteurs modifiables (cf volet 1) et en les appliquant avec l’aide de votre médecin traitant

-          

Et à nos politiques d’agir pour que la communication parvienne et soit comprise par tous et particulièrement les personnes défavorisées, sinon on ne réduira jamais le CLUB des AVC.

 

Place à la poésie pour connaitre la VIE POST- AVC et croire en la force de la vie, en rythme et en vers.

 

 Situation 1 : le jour de l’AVC

 

Le "KO"

 

A qui parler

Lorsqu’on est dans l'obscurité

Sans plus rien savoir

Victime du désespoir.

L'espace d'un moment

Mon passé s’est effacé

Que s’est-il passé

Je découvre seulement

Que je ne vois plus, et j’ai peur.

Comme propulsée dans la terreur

L’effroi du survivant

Entourée de morts m’avoisinants

Dans ce laps de temps de pure angoisse

Toutes mes frayeurs s’accroissent

Mes yeux se ferment pour oublier

Je décide de tuer mes pensées

Suicide sensoriel

Le début de l'enfer corporel

Et puis, tout a basculé

La vie a laissé place à l'immobilité

 

Françoise Pariente Ichou 

 

 

 Situation 2 : La souffrance psychologique post AVC

 

 PREMIÈRE ATTAQUE

 

Sous l’emprise du désespoir

Cette nuit, elle broie du noir

Parviendra-t-elle ce soir

 A trouver une échappatoire

 Le grondement s'amplifie

Du fond du conflit

La révolte s'organise

Et prend de l'ampleur, ô crise

Tu fais rage, tu l'assièges

Elle est prise au piège

Tu te faufiles par tous ses pores

Et tu prends d'assaut son corps

Les vagues déferlantes

Sont de plus en plus violentes

Elle se heurte à sa première attaque

Son cerveau se détraque

Ses émotions enflent démesurément

Sans quiconque malheureusement

Pour calmer cette horrible sensation

Cette terrible impression

Que la mort rôde

Qu’elle va s'abattre noiraude

Personne à ses côtés pour repousser

Le dragon démesuré

La violence est insondable

Folle et impitoyable

Après une lutte insensée

L’hydre préfère fuir

Les vagues de fond se retirent

Des pieds à la tête, trempée

Elle se sent mieux

Elle va mieux

Ses larmes, ses rires, le lui prouvent

 Elle est en vie, elle se retrouve

`

Françoise Pariente Ichou 

 

 

Situation 3 : La récupération au plan moteur et la souffrance de réaliser le désastre dans sa vie personnelle

 

SE RETROUVER POUR SE PERDRE

 

Le désir de se rétablir

De rebâtir

Ce corps meurtri

Condamné à la paralysie

Sans bruit

Sans cri

Sans un sourire

Faute de pouvoir dire

Son silence intérieur

Dans les profondeurs

Des nuits interminables

Puis sentir admirable

Que la vie revient fort

Dans les extrémités de son corps

Un orteil qui se réveille

Comme dans un demi-sommeil

Puis un second et un troisième

Un bonheur suprême

Enfin tout

Du moins presque tout

Et alors que son corps remue

Se sentir perdue

Sentir que l’on n’est plus soi

Que l’on ne sera plus jamais soi

Est-ce vivre

Ou survivre

Mes larmes sont bien là 

Je vis. Pourquoi ?

 

Françoise Pariente Ichou

 

 

Situation 4 : Les prémices de la récupération physique et psychologique

 

IL EST TEMPS

 

A peine libérée

Les prémices d’une renaissance

Voire même d’une naissance

Mon ombre dissimulée

Cette ombre, mon double

Jette le trouble

D’une parole engagée

 « Je m’interroge sur qui tu es

 Pas celle que tu es devenue

 Pas celle dont tu t’es revêtue

 Mais celle restée cachée

 Comme moi, avec moi, faufile-toi

 Envahi l’espace, installe- toi

 Ouvre grand tes bras

 N’ai plus peur ici-bas

 Va, vite, vole

 L’univers est à toi, fonce et vole

 Libre tu es de voir le monde grand et haut

 Loin derrière toi ton chaos »

 

Françoise Pariente Ichou

 

 

Situation 5 : le CLUB des MIRACULÉS

 

AUJOUR’HUI

 

La femme que je suis

Aujourd’hui

N’a plus qu’une envie

Oublier sa vie au ralenti

 

Sans renier son passé

Forte et solidement armée

Maquiller les mots chagrins

Les jours sans lendemain

 

Les habiller de l’instant présent

Et maintenant

Enfouir le silence

Pour revêtir la cadence

 

Défier le verbe courir

Et voir venir…

 

Les rétroviseurs rabattus

S’enfuir vers l’inconnu

 

Françoise Pariente Ichou 

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