vendredi 11 octobre 2013

10ème JOURNÉE EUROPÉENNE DE LA DÉPRESSION


Mardi 22 octobre à L’entrepôt – Paris 14ème

20h00 à 24h00

 PROGRAMME

Salle de cinéma « l’Entrepôt » : 7 rue Francis de Pressensé 75014 Paris

Manifestation gratuite ouverte au public – Préinscription recommandée –

 
Projection du film (salle de cinéma) :

• 20h00 – 21h30 : « Harcelé à en perdre la Raison » 90’, 2012, de Daniel KUPFERSTEIN

Moment convivial, dédicaces et débat (espace bar) :

 • 21h30 – minuit : animé par le Professeur Jean-Pierre OLIE, Membre de l’Académie Nationale de Médecine, Professeur de Psychiatrie à l’hôpital Sainte-Anne, en présence de : Dr Marie-Hélène DELHON, Médecin du travail (retraitée) de M. J-M. RIEUX, M. Daniel KUPFERSTEIN, Réalisateur, Mme Marie PEZE, Docteur en Psychologie, expert près la Cour d’Appel de Versailles, M. Gérard RIEUX, et un représentant de la Fédération CGT de la Santé et l’Action Sociale


PROJECTION du FILM « Harceler à en perdre la raison » :

Ce documentaire de Daniel Kupferstein retrace la lente « descente aux enfers » de Jean-Michel Rieux, employé communal dans le service Parcs et Jardins de la ville de Béziers. Au-delà de ce drame terrible, qui s’est déroulé en 2003, c’est toute la mécanique du harcèlement dans le travail qui est décortiquée grâce aux témoignages des membres de la famille, des amis et des collègues de travail. Alors que l’actualité nous renvoie régulièrement à des suicides et des cas de souffrance au travail, il est utile de montrer qu’un processus de harcèlement peut amener au pire...

 
Daniel KUPFERSTEIN est réalisateur de films documentaires, et auteur et réalisateur de films de fiction depuis 1998. M. Kupferstein était également formateur de 2004 à 2008 à l’Ecole Internationale de Création Audiovisuelle et de Réalisation (EICAR) sur l’écriture et l’initiation aux films documentaires et de 2007 à 2012 envers les bibliothécaires et les collégiens de Seine-et-Marne dans le cadre d’une sensibilisation aux films documentaires.

 
Sur son dernier film, « Harcelé à en perdre la raison », il nous raconte :

« D’après l’INRS, les cas de suicides sur les lieux du travail ont commencé à être rapportés par les médecins du travail vers la fin des années 1990. Entre janvier 2008 et juin 2009, la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) a reconnu 28 suicides comme accidents du travail. Pour autant, il n’existe pas de données nationales permettant de suivre l’évolution du nombre des suicides sur le lieu du travail et a fortiori liés au travail. Une chose est sûre, toutefois, quels que soient les chiffres: quand une vingtaine de salariés d’une même entreprise mettent fin à leurs jours sur le lieu de leur travail -y revenant parfois dans ce seul but- ou laissant un mot indiquant un lien clair avec les conditions de travail, c’est que ça va mal dans l’entreprise. Et France Télécom n’est pas la seule à voir s’accumuler les morts volontaires. Mais, là encore, le sujet est à manier avec précaution. Tous les salariés qui vont mal ne se suicident pas. En revanche, certains salariés confrontés à certaines situations, dans leur vie personnelle ou au travail, passent à l’acte. Quelles sont-elles dans le milieu professionnel (quelles organisations du travail, quel management, etc.) ? C’est tout ce champ de recherche qu’il reste à approfondir.

 
 
Pour mieux saisir la complexité de ces drames, voici un film, celui de Jean-Michel Rieux, harcelé dans son travail à en perdre la raison. »
 

 
Dr Marie-Hélène DELHON, médecin du travail (retraitée)

 
C’est dans le cadre de sa fonction de médecin du travail salarié du Service de Médecine du Travail de Béziers que, durant vingt-quatre ans, Marie-Hélène DELHON assure la surveillance médicale des agents de la Mairie.

 
En février 2003 survient un drame hors du commun qu’elle a été impuissante à prévenir malgré toutes ses alertes : le suicide de Jean-Michel Rieux, agent municipal, qui met fin aux jours de son épouse, Akima, et de leurs deux enfants, Amandine et Charles, avant de se supprimer lui-même. Jean-Michel Rieux dénonçait depuis plusieurs années un harcèlement moral professionnel qu’après le drame, les responsables municipaux puis la Justice se sont employés à nier.

 
Victime elle-même d’un harcèlement moral aujourd’hui reconnu par le Conseil des Prud’hommes, Marie-Hélène DELHON doit quitter son travail à la Mairie en 2004 puis son employeur, le Service de Médecine du Travail, en 2008 pour aller terminer sa carrière ailleurs. Elle consacre les premiers mois de sa retraite à rassembler tous les événements professionnels concernant Jean-Michel Rieux. Dans son livre intitulé « Du désastre professionnel au parti-pris judiciaire », elle démontre l’enchaînement qui a entraîné le terrible dénouement ; puis, elle met en parallèle la réalité des faits avec ce qu’en a retenu la Justice dont le parti-pris permet aujourd’hui à l’employeur d’éviter toute remise en cause. Ce livre est un appel à tous acteurs du monde professionnel, salariés, employeurs, syndicats, médecins, inspecteurs du travail, législateurs, juges, afin que chacun, à son niveau, devienne conscient de sa propre responsabilité et agisse pour que de pareils drames ne se reproduisent pas.

 

Une représentante de la Fédération CGT de la Santé et de l’action sociale parlera de son vécu dans le domaine.

 

LES INTERVENANTS – 10ème Journée Européenne de la Dépression à PARIS :

 
Pr. Jean-Pierre OLIÉ est Professeur de Psychiatrie à la Faculté de Médecine Paris-Descartes, Médecin consultant, ancien chef de service à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, Médecin expert près la Cour d’Appel de Paris, agréé par la Cour de Cassation et Membre de l’Académie Nationale de Médecine Il est également, Président de la Fondation Pierre Deniker reconnue d’utilité publique pour la Formation et la Recherche en Santé Mentale Président de Ligne de Vie, association pour la réinsertion des anciens toxicomanes Président du Congrès de l’Encéphale, réunion annuelles des psychiatres francophones

 
Auteur de plus de 300 publications scientifiques et de 20 ouvrages professionnels ou grand public. Il a récemment publié

Guérir la souffrance psychique, 2009, éditions Odile Jacob

Cas cliniques en psychiatrie,…. Flammarion

 
Marie PEZÉ est Docteur en Psychologie, psychanalyste, expert près la Cour d’Appel de Versailles. Elle a créé la première consultation « Souffrance et travail » en 1997 au Centre d’Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre, le site souffrance-et-travail.com et est responsable du réseau de consultations souffrance et travail.

 
Elle est aussi responsable pédagogique du certificat de spécialisation en psychopathologie du travail qu’a lancé Christophe DEJOURS en novembre 2008 au CNAM et Membre Fondateur du Groupe pluridisciplinaire de Réflexion sur la Maltraitance au Travail.

 
Elle a participé en 2002 au groupe de travail sur « le harcèlement moral dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics », DHOS, Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées. En 2005, à la commission « violence, travail, emploi, santé » présidée par le Professeur DEJOURS, dans le cadre de la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004, Ministère des solidarités, de la santé et de la famille. En 2009 à la Commission Parlementaire UMP sur la souffrance au travail, à la Commission sénatoriale sur le mieux-être au travail.

 
Elle a ouvert sa consultation à de nombreux documentaristes : Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil, J’ai très mal au travail de Jean-Michel Carré, La mise à mort du travail de Jean-Robert Vialet et Christopher Nick, prix Albert Londres 2010.

 Elle a publié :

1) Le deuxième corps, La Dispute, Paris, 2002.

2) Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés, Pearson, 2008, Flammarion, collection champs 2010

3) Travailler à armes égales avec Rachel Saada et Nicolas Sandret, Pearson, 2011

Réseau de Consultations Souffrance et Travail

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