jeudi 16 février 2023

C'est à lire : Médecine générale, la fin du vieux monde !


    
 

Le médecin qui travaille sans compter ses heures ni ses jours au service des patients, se voit confronté à une population consumériste encline à des incivilités croissantes exigeant une réponse immédiate au moindre problème. Il doit en même temps régler des situations sanitaires complexes chez des malades de plus en plus âgés et polypathologiques, et surchargé de tâches administratives chronophages, on le rémunère à un niveau trois ou quatre fois inférieur à celui de certains spécialistes plus techniques. Son univers d’exercice se dégrade jour après jour rendant son cœur de métier, à savoir la prise en charge humaniste et holistique d’une personne malade, blessée ou handicapée, de plus en plus difficile. Malmené, ce médecin « bon à tout faire » est en voie de disparition, pris en tenaille entre  l’Intelligence Artificielle de plus en plus efficace et les autres professionnels de santé  auxquels s'ajoutent les patients informés. Crise existentielle d’une profession qui n’a pas encore révisé ses modes de pensée et d’agir face à ces bouleversements.
 Les expériences multiples de collaborations entre médecins et soignants dans les territoires et notamment le transfert d’actes diagnostiques et thérapeutiques  aux pharmaciens, aux sage femmes, infirmiers,  kinésithérapeutes, orthoptistes et autres professionnels qui prennent en charge les patients,  combinées à la façon dont les jeunes médecins assurent leur rôle au quotidien, font espérer une meilleure organisation des soins.
Le rôle du médecin généraliste devrait être celui d'assembleur des données fournies par les autres soignants afin de mettre en ordre, de proposer et d'expliquer au patient cc qu’il va vivre puis de le suivre dans une démarche de confiance personnelle que le paiement à l'acte trop rapide n'honore pas.   Un médecin "externiste" ambulatoire comparé à l'interniste hospitalier.
Les tenants du vieux monde médical devraient s’interroger sur leur sort, l’avenir étant résolument du côté des médecins et des soignants qui travaillent ensemble au quotidien, aidés par la montée en puissance des outils numériques et rémunérés sur un mode global. Mieux vaudrait que mes consœurs et confrères proposent des innovations utiles à cette mutation magistralec de nos métiers plutôt que de résister en s’arqueboutant à de vieux principes obsolètes. Un nouvel univers sanitaire au service de la population émerge, reposant sur la confiance, la bienveillance et le partage que les manifestations et les grèves n’empêcheront pas de se développer pour le bien de tous.

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