jeudi 28 avril 2016

Sénat - Le rapporteur général de la commission des finances estime que le projet de retenue à la source de l’impôt sur le revenu suscite beaucoup de questions sans réponses



Communiqué de presse

CP-972                                            Paris, le 27 avril 2016

Le rapporteur général de la commission des finances estime que LE PROJET DE RETENUE À LA SOURCE DE L’IMPôT SUR LE REVENU suscite beaucoup de questions sans réponses

Le mercredi 27 avril 2016, le ministre des finances et des comptes publics, Michel Sapin, et le secrétaire d’État au budget, Christian Eckert, ont été entendus par la commission des finances du Sénat sur le projet de mise en place du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.

Alors que l’instauration du prélèvement à la source constituait un engagement pris par François Hollande lors de la campagne de 2012, l’état des travaux engagés par le Gouvernement surprend par leur caractère inabouti et lacunaire. Lors de leur audition, les ministres ont rappelé les grands principes de la réforme. Toutefois, le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Albéric de Montgolfier (Les Républicains – Eure-et-Loir), s’étonne de l’absence de réponses concernant différents paramètres essentiels de la réforme. Si la transmission d’un projet de texte au Conseil d’État doit intervenir avant l’été, la commission des finances n’a pu obtenir de réponses précises sur les modalités de prise en compte des réductions et crédits d’impôts dus au titre de l’année 2017, les dispositifs envisagés pour éviter les comportements d’optimisation fiscale ou encore les incidences économiques d’une telle réforme.

À ce stade, le projet de prélèvement à la source présente d’importants inconvénients :
·      pour les employeurs, il entraînera des charges et obligations supplémentaires résultant de leur nouvelle responsabilité de collecteur d’impôt ;
·      pour les salariés, il comporte des risques d’atteinte à la confidentialité de leurs données fiscales et personnelles, ce qui pourrait avoir des conséquences dommageables pour l’accès aux revalorisations salariales ou encore dans le cadre d’éventuels licenciements ;
·      pour les finances publiques, il pourrait impliquer des pertes de recettes en cas de fraudes et abus pendant l’année de transition.

Face à ce constat, le Gouvernement peine à démontrer l’intérêt de la réforme : les contribuables devront continuer d’effectuer chaque année une déclaration de revenus, le prélèvement sera opéré à partir d’un taux synthétique calculé sur la base de l’imposition des revenus de l’année N-2, et des régularisations ex post demeureront nécessaires en cas de moins- ou de trop-perçus.
Une généralisation de la mensualisation avec la possibilité pour le contribuable de moduler ses mensualités en cas de variation des revenus mériterait d’être étudiée.

Faute de réponses concrètes aux préoccupations légitimes des contribuables et des entreprises, le rapporteur général estime la réforme du prélèvement à la source mal engagée.

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