dimanche 8 mars 2015

#8mars Interview d' #EvaESCANDON Prsidente des femmes chefs d'entreprises

-ENTREPRENEURIAT AU FÉMININ-
Interview avec Eva ESCANDON,
Présidente des Femmes Chefs d'Entreprises FCE France
8 mars :
Une célébration, certes, mais qui doit dépasser la simple commémoration
pour relancer la dynamique de l'emploi, via la création et la reprise d'Entreprises par des Femmes..!
Le 8 mars est la Journée Internationale pour les droits des femmes. Cette célébration présente-t-elle encore un intérêt aujourd'hui en France ? Les luttes féministes sont-elles toujours d'actualité ? Quel état des lieux faites-vous ?
Le 8 Mars, dont l'intérêt est contesté par certains, reste malgré tout une réelle nécessité pour faire « bouger les lignes» ! Cette journée Internationale pour les droits des femmes permet ainsi de donner chaque année « un coup de projecteur » sur les avancées et le chemin encore à parcourir, en attirant l'attention sur les inégalités persistantes et sur les évolutions de notre société.
Aujourd'hui, en France, nous avons pas à pas, au fil des années, grâce à nos combats et nos actions de lobbying, gagné notre place. Ce qui n'est pas toujours le cas dans d'autres pays, où par exemple, en Arabie Saoudite, les femmes vont bientôt être autorisées à rire en public (!!!). En France, depuis le 8 mars 1944 et le droit de vote pour les Femmes, la réforme du régime matrimonial et l'accès aux Femmes à des postes à responsabilités politiques ou économiques, nous avons certes conquis progressivement une place. Mais le chemin est encore long et paradoxalement la situation a peu évolué depuis 10 ans.
La disparité des salaires hommes-femmes est encore bien trop élevée (25 % en moyenne), et nous n'avons toujours que 30 % de femmes à la tête des Entreprises, alors qu'elles approchent les 50 % aux Etats-Unis et seulement 6 % des femmes dans les comités exécutifs et les organes de surveillance (sur les 200 Entreprises du CAC 40). Et que dire de ce symbole : alors que le début du Quinquennat nous avait offert un Ministère des droits des femmes à forte visibilité, ne devons-nous pas nous inquiéter de disposer aujourd'hui d'un simple Secrétariat d'Etat, chargée des Droits des Femmes ?
Par ailleurs, malgré les efforts de sensibilisation sur le sujet, les femmes restent sous-représentées dans les filières scientifiques et techniques. Les femmes cadres, quant à elles, alors qu'elles ont un niveau de formation identique voire supérieur, ne se voient pas offrir les mêmes opportunités que leurs homologues masculins, en raison de ce fameux « plafond de verre »... !
Enfin, nous pouvons nous interroger sur tous ces obstacles : poids culturel, stéréotypes persistants, les femmes ont elles-mêmes, peut être également à dépasser leurs propres inhibitions ! N'oublions pas qu'à ce jour les femmes sont plus diplômées que les hommes (plus de 65 % ont le bac) et les Entreprises mixtes sont celles qui ont le mieux résisté à la crise de 2008 !

Quelles sont pour vous les principales qualités des femmes chefs d'Entreprises...Seraient-elles peu suffisamment représentées, en raison de la dualité de faire concilier vie professionnelle et vie privée... ?
Au sein des Femmes Chefs d'Entreprises, nos 2 000 adhérentes, toutes de profils différents, de la TPE à la grosse PME, semblent avoir quelques qualités communes : elles sont d'une grande exigence, car elles estiment devoir être exemplaires, et ne pas avoir droit à l'erreur.
Elles semblent douter davantage que les hommes avant d'accepter des engagements supplémentaires (exemple : un mandat professionnel). Elles déclarent la notion de réussite subjective, englobant la sphère personnelle, professionnelle et l'équilibre entre les deux. Elles cherchent davantage que les hommes à donner du sens à leur Entreprise et ont une vraie dimension de responsabilité sociétale. Elles prennent moins de risques financiers inconsidérés, mais ce qui les caractérisent, ce sont leurs valeurs : respect de leurs collaborateurs, (pas de réunions tardives ou d'intrusion dans la vie privée...) écoute, sensibilité, proximité.
Elles se doivent d'être parfaitement organisées pour gérer leurs deux, voire 3 vies, professionnelle, familiale et extra-professionnelle, avec la même implication et la même rigueur qu'au travail. De manière récurrente, 45 % des femmes admettent que la conciliation vie professionnelle / vie de famille leur pose des problèmes au quotidien.
Certes, le Gouvernement a fait des avancées pour soutenir les dispositifs d'accompagnement de gardes des enfants, mais je crois que là n'est pas le problème. La vraie solution serait de prendre davantage confiance en nous et de savoir nous imposer avec diplomatie et bienveillance. Les femmes doivent apprendre à mieux se valoriser, à oser davantage et à cultiver les réseaux pour être plus fortes.

Quels seraient les leviers d'actions pour faire avancer les choses et permettre aux femmes d'accéder à des postes de responsabilités dans la vie économique ? (évolution des mentalités, évolution des aspects législatifs ?, etc.)
Il existe bien une nouvelle « Business Women » en 2015. Elle est connectée, digitale, bien formée, et à compétence égale avec un homme elle doit apprendre à oser entreprendre, sans oublier au passage d'acquérir la confiance, car pour entreprendre, il faut du courage, le gout du risque et de la solidarité. Les réseaux présents aujourd'hui, l'échange de bonnes pratiques, la valorisation des femmes qui ont su créer et développer leur Entreprise, permettent ainsi de rompre l'isolement du Chef d'Entreprise et sont certainement des moyens très efficaces pour réduire le phénomène d'auto-censure.
L'entrepreneuriat féminin, représente un enjeu pour la société et l'économie française. Alors que la crise frappe de plein fouet notre économie, il existe un potentiel de développement pour notre pays au travers de la création et de la reprise d'entreprises par les femmes, qui ne représentent hélas encore que 30 % des créateurs et repreneurs. Par ailleurs, je pense que nous pouvons améliorer ce taux de création et de reprise, en travaillant sur les obstacles dus aux stéréotypes sexués des métiers. De nombreuses entreprises sont en effet à reprendre dans des secteurs d'activités traditionnellement masculins et souvent à forte valeur ajoutée.
Il est donc important de sensibiliser encore davantage les femmes aux formations techniques et scientifiques mais également d'améliorer leur accès aux services de soutien et aux financements pour leur permettre aussi d'accéder à des entreprises de plus grande envergure.
Pour conclure, il s'agit finalement aussi de faire reconnaitre le rôle positif des femmes dans la croissance économique. A suivre ... !
RAPPEL : FCE FRANCE
FCE France est une association interprofessionnelle, décentralisée et apolitique, qui regroupe plus de 2 000 femmes chefs d'entreprises en France. Développer la représentation économique des femmes est la mission principale de l'association depuis sa création en 1945. Reconnue aujourd'hui comme le 1er Réseau d'Entrepreneuriat Féminin pour la prise de mandats auprès des acteurs institutionnels incontournables. L'objectif principal de FCE France est d'atteindre 30% de mandats féminins dans les grandes administrations économiques.
Chiffres clefs :
2 000 adhérentes en France - 42 délégations départementales - 70 pays où l'association FCE Monde est présente
100 000 chefs d'entreprises dans le Monde - www.fcefrance.com
SAVE THE DATE : 9 octobre 2015 - 70ème ANNIVERSAIRE DE FCE France à PARIS.
Nb : Femmes Cadres, Entreprises performantes
Féminiser son encadrement peut présenter un bon taux de retour sur investissement, selon une étude de l'Observatoire
De la féminisation des entreprises (Echos, 13/02). En effet, son Femina Index, qui regroupe une dizaine de valeurs ayant pour
point commun de compter plus de 35% de femmes dans leur encadrement, affiche de meilleurs résultats que le CAC 40 sur 2 périodes de 6 ans. Ainsi sur la période 2007-2012, l'indice Femina reculait de -5,278% contre -34,7% pour le CAC40.
Et pourtant, il ne s'agit pas d'un portefeuille plus risqué que le CAC ! Par contre, il y a « une corrélation significative entre la
Féminisation de l'encadrement et la rentabilité de l'entreprise, et aussi entre la féminisation des effectifs et la performance» analyse
M. Ferrary, professeur à HEC de l'Université de Genève. (Source : « L'Economie en 2 mots » daté du 18 février 2015 Edité par Actuflux)
Contacts presse : adeo communication - www.adeocom.fr
Marie-Hélène Boissieux - mhboissieux@adeocom.fr
Julie Brochier - jbrochier@adeocom.fr - 04 76 36 55 76 -
> Dossier de Presse sur simple demande <

Cliquez ici pour visualiser la pièce jointe : Photo_Eva_Escandon.JPG


Si le lien ne fonctionne pas, cliquez ici pour recevoir un nouvel e-mail avec le(s) document(s) en pièce(s) attachée(s)
Si le message ne s'affiche pas correctement, cliquez ici

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire