lundi 15 décembre 2014

PRIX DE L'ACADEMIE DE MÉDECINE : bientraitance et qualité des soins


Michel SCHMITT

 


 

Médecin-Chef du Pôle d'imagerie Médicale au Centre Hospitalier de Colmar, Juge Assesseur près le Tribunal pour Enfants de Mulhouse, Expert Judiciaire Près la Cour d'Appel, Vice-Président Honoraire de la Croix Rouge Française

 

 

"Bientraitance et qualité de vie :

Prévenir les maltraitances pour des soins et une relation d'aide humanistes"

Ouvrage collectif de 352 pages -  Elsevier- Masson  (2013)


L'auteur propose une réflexion qui intéresse le fonctionnement de l'hôpital, mais aussi des établissements médicosociaux, du domicile, des maisons d'enfants, de la prison et même dans le cadre d'une action humanitaire. Son initiative fait suite à son implication comme pilote et rapporteur de la Mission Ministérielle sur la Bientraitance en Etablissements de Santé (Rapport "Promouvoir la bientraitance dans les établissements de santé" - Documentation Française 2011).

 

 

L'auteur a sollicité des spécialistes dans divers domaines ( obstétrique, fin de vie,  humanitaire, psychiatrie...) pour alimenter des retours d'expérience de terrain en s'aidant de témoignages d'usagers, mais aussi des différents acteurs impliqués, soit dans l'organisation des soins, soit dans la démarche qualité (directeur d'établissement, cadre de santé, psychologue, infirmière, manipulatrice d'électroradiologie médicale, aidant familial...).

Dans les années 1980, la maltraitance à l'égard des mineurs, notamment vis-à-vis des enfants en pouponnière, était une préoccupation majeure, et cette situation a conduit au vote d'une loi (N° 89-487 du 10 juillet 1989) relative à la prévention des mauvais traitements à l'égard des mineurs. Un groupe de travail a réfléchi à une transformation progressive des lieux d'accueil de l'enfant et une prise en compte en parallèle de la souffrance des parents et  des professionnels (routine dans les soins, burn-out...). Cette réflexion a abouti à un colloque, en 1997, intitulé :  "La bientraitance existe-t- elle ?".

Dans les années 2000, la bientraitance institutionnelle des jeunes enfants et de leurs parents dans la séparation, de la naissance à l'âge de raison, est devenue une préoccupation politique. Le concept de "bientraitance" s'est invité dans tous les domaines de l'assistance aux sujets vulnérables et dans les champs aussi variés que la néonatologie, l'imagerie médicale, l'obstétrique, la fin de vie, l'annonce d'un cancer pour devenir une composante de la qualité des soins, de l'accueil et de la prise en charge des patients (Loi Evin du 31 juillet 1991 sur la réforme hospitalière).

Progressivement, elle s'impose dans les normes des pratiques de soins ; l'HAS l'a introduite explicitement dans le manuel V 2010 de certification des établissements de santé ; il paraît maintenant nécessaire d'aller au-delà des exigences en matière de prévention de la maltraitance, en incitant les établissements à mettre en place des démarches permettant de rendre les organisations plus respectueuses des besoins et des attentes des personnes concernant le respect de la dignité et de l'intimité du patient,  le respect du secret médical et de la confidentialité des informations, l'accueil et l'accompagnement de l'entourage.

L'auteur élargit la réflexion hors du cadre hospitalier pour aller à domicile, dans les maisons de retraite, les prisons ou en psychiatrie, en mettant l'homme vulnérable au centre de sa préoccupation de soignant. La qualité de vie au travail fait l'objet d'une réflexion spécifique compte tenu du risque d'usure et de burn-out qui frappe un nombre important de professionnels.

 

 

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