jeudi 18 décembre 2014

Libres propos cosignés par AIDES – Coalition PLUS – Act Up Paris – ONE France – Oxfam France – Solidarité Sida – Sidaction – Solthis

 
 
25 millions d’euros en moins pour UNITAID : les associations dénoncent une baisse historique de la contribution de la France à la lutte mondiale contre le sida et les grandes pandémies
 
 

Nous, associations de lutte contre le sida et pour la santé globale, sommes en colère.

 

Dans un courrier en date du 8 décembre 2014, le Ministère des Affaires étrangères a officialisé une baisse de 25% de la contribution annuelle de la France à UNITAID, leader mondial de la baisse des prix des médicaments et de la prise en charge des enfants séropositifs.

 

Cette décision n’a pas fait l’objet d’une annonce en fanfare, et pour cause : elle signe un revers historique dans la bataille mondiale contre le sida, et le sacrifice de centaines de milliers de vies sous prétexte d’austérité budgétaire.

 

C’est en effet la première fois depuis l’apparition du virus du sida qu’un gouvernement décide de baisser la contribution de la France à la lutte mondiale contre l’une des pandémies les plus mortelles de l’histoire de l’humanité. 40 millions de morts en 30 ans selon l’ONU.

 

Et ce en avançant un faux prétexte : celui de la rigueur budgétaire. Depuis plusieurs années, les ONG se mobilisent pour augmenter les marges de manœuvre budgétaires de la France contre le sida, via les financements innovants comme la taxe sur les billets d’avion et la taxe sur les transactions financières.

 

Deux dispositifs qui lèvent aujourd’hui plus d’un milliard d’euros de recettes fiscales supplémentaires par an pour la France. Sur les recettes de la taxe avion, spécialement créée pour financer UNITAID, seuls 110 millions d’euros devaient revenir cette année à la lutte contre les pandémies. Une portion congrue qui sera encore réduite de 25 millions d'euros dès 2014. 25 millions d’euros par an : une goutte d’eau dans le budget annuel, le prix des traitements de 200.000 enfants séropositifs.

 

Cette décision est d’autant plus incompréhensible que la communauté internationale est à un tournant dans la lutte contre l’épidémie : si des efforts massifs sont consentis dans les 5 prochaines années, la fin du sida est possible en 2030 – sinon, l’épidémie rebondira encore plus fort – et coûtera encore plus cher. 

 

 
Alors que la crise Ebola montre l’indispensable mobilisation de l’ensemble des acteurs de la communauté internationale pour renforcer la santé dans les pays pauvres, et que les marges de manœuvre budgétaires existent pour augmenter les efforts, il est inconcevable que le gouvernement rogne dans des financements à l’impact sanitaire majeur.
 
 

Les gouvernements précédents l’avaient compris, ils avaient tous contribué à augmenter les efforts de la France dans le combat contre une épidémie globale. Dernier exemple en date, Nicolas Sarkozy qui avait augmenté de 20% la contribution de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

 

Le Président François Hollande s’est pour le moment contenté d’envoyer le 1er décembre (journée mondiale de lutte contre le sida) un message d’espoir et de soutien aux malades du sida du monde entier, avant, 8 jours plus tard, de laisser le Ministère des Affaires étrangères priver 200.000 d’entre eux de traitements vitaux.

 

Les ONG rappellent aujourd'hui à François Hollande qu’il est encore temps de revenir sur cette décision extrêmement grave.




 
Contacts presse :

Sophie Baillon, AIDES et Coalition PLUSsbaillon@coalitionplus.org

Annabel Hervieu, ONE Franceannabel.hervieu@one.org

Magali Rubino, Oxfam Francemrubino@oxfamfrance.org

Francis Gionti, Sidactionf.gionti@sidaction.org

Olivia Chouquet, Solidarité Sidaochouquet@solidarite-sida.org

Rachel Demol-Domenach, Solthisrachel.demol-domenach@solthis.org



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