jeudi 4 octobre 2012

L'Afipa défend l'automédication comme un des facteurs de régulation possibles du système de soins


Le secteur des produits d’automédication ne représente en France, en 2011, que 6,4% du marché des médicaments contre une moyenne de 10,4% dans les pays membres de l’Union Européenne, classant notre pays en avant-dernière position des pays européens[1]. Dans le contexte actuel de réduction des dépenses de santé, de désertification médicale croissante, d’engorgement des services d’urgence et de surcharge de travail des professionnels de santé, l’Afipa (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) a souhaité approfondir la réflexion sur l’intérêt potentiel d’un développement de l’automédication dans notre pays.  

C’est dans cette perspective que l’Afipa a demandé à Celtipharm[2] de déterminer l’impact de l’automédication sur le système de soins français[3]. Deux projections réalisées suite à l’étude Celtipharm effectuée auprès de médecins généralistes et d’autres professionnels de santé indiquent qu’une réduction de l’automédication, en France, augmenterait le nombre de consultations des médecins généralistes et des services de médecine d’urgences ; tandis qu’un essor de l’automédication allègerait le nombre de consultations ainsi que le nombre d’admissions aux urgences.
 

Une réduction de l’automédication : vers une saturation du système de soins

Si par hypothèse, 10% des actes d’automédication repassaient en consultation, le médecin généraliste verrait un accroissement de son activité de 15,6 consultations par semaine, soit 5h45 par semaine uniquement pour les consultations de patients[3].La projection effectuée dans ce cas de figure par l’étude indique une augmentation des consultations des médecins généralistes de l’ordre de 45 millions par an.

Cette hausse de consultations des médecins généralistes semble impossible à absorber. En effet, les résultats de l’étude Celtipharm/Afipa³ basées sur les déclarations de 250 médecins généralistes révèlent que 49% d’entre eux n’arrivent pas à prendre de patients en consultation par manque de disponibilité. Résultats : 11% d’entre eux orientent leurs patients vers un service de médecine d’urgence[3].

71 personnels des services de médecine d’urgence  interrogés déclarent qu’aujourd’hui 28% des consultations[3] (soit 4,2 millions de consultations par an) seraient effectuées parce que les patients n’auraient pas réussi à avoir un rendez-vous suffisamment rapidement chez le médecin généraliste. Ils déclarent par ailleurs que les urgences tournent actuellement à 108% de leurs capacités. Une réduction de l’automédication augmenterait le nombre de consultations et conduirait à une saturation du système de soins en France.

[1]AESGP and AESGP National Associations 2011.
[2] CELTIPHARM est une société d’ingénierie études-marketing- ventes. Elle conçoit des programmes pour l’ensemble des acteurs de la chaîne de santé (laboratoires, régulateurs, payeurs, professionnels de santé).
[3]
Etude Celtipharm/Afipa, “l’impact del’automédication sur l’offres de soins”, 17 au 21 septembre 2012 – échantillon de 250 médecins généralistes, 71 personnels des services de médecine d’urgences et de 969 individus qui sont allés chez le médecin généraliste entre septembre 2011 et septembre 2012.

 

 

Un essor de l’automédication : vers une meilleure régulation du système de soins

Celtipharm a réalisé pour l’Afipa une deuxième projection où 29 principes actifs correspondant à 15 indications bénignes (RGO, migraine, fièvre, rhinite allergique, otite externe, candidose vulvo-vaginale…) seraient accessibles en automédication, par le biais du délistage. Les résultats indiquent que les médecins généralistes gagneraient, en moyenne 17 consultations par semaine, soit 49 millions de consultations sur l’année. 

Selon l’Afipa, ce gain de temps permettrait, entre autres, aux médecins généralistes d’accorder plus de temps à ses patients et de récupérer des consultations sur les 4,2 millions effectués aux urgences concernant les patients n’ayant pas pu avoir de rendez-vous suffisamment rapidement chez un médecin généraliste.

 

Le développement de l’automédication : un potentiel d’économies pour la collectivité

Au-delà du fait que l’automédication est un des facteurs de régulation possibles du système de soins français, elle est également source d’économies potentielles pour la collectivité. Pour rappel, la précédente étude réalisée par Celtipharm pour l’Afipa révélait que l’essor de l’automédication, en France, par délistage partiel[4] conduirait à 181,9 millions d’euros d’économies substantielles sur les consultations pour la sécurité sociale[5]. En cas de délistage complet[6], les économiesréalisées sur les consultations pour la collectivité s’élèveraient à 742,7 millions d’euros.

« Le dernier PLFSS a prévu 530 millions d’euros d’économies sur les médicaments, c’est sensiblement du même ordre de grandeur que les économies générées pour la collectivité par l’essor de l’automédication. L’automédication est donc un des moyens d’améliorer le système de soins français et de faire des économies » déclare Pascal Brossard, Président de l’Afipa.

L’AFIPA est l’association professionnelle qui représente les industriels du médicament d’automédication dont les membres sont : Abbott, Almirall, Bayer Santé Familiale, Boehringer Ingelheim, Boiron, Bouchara-Recordati, Bristol Myers Squibb - UPSA Conseil, Cephalon, Cooper, Dermophil Indien, Diepharmex, Expanscience, Galderma, Genevrier, Gifrer Barbezat, GSK SGP, Hepatoum, Johnson & Johnson Santé Beauté France, Labcatal, Lehning, Mayoly-Spindler, Merck Médication Familiale, Negima Lerads, Novartis Santé Familiale, Nutrition et Santé, Omega Pharma, Pfizer Santé Familiale, Procter & Gamble Pharmaceuticals FR, Reckitt Benckiser, Rottapharm Madaus, Sanofi Aventis, Semes S.A, Stiefel, Tonipharm, Urgo, Weleda, Zambon France.
www.afipa.org

 

Automédication : L’automédication consiste pour les individus à soigner leurs maladies grâce à des médicaments autorisés, accessibles sans ordonnance, sûrs et efficaces dans les conditions d’utilisation indiquées (définition OMS 2000).

[4] Passage de statut de médicament de Prescription MédicaleObligatoire (PMO) à celui de Prescription Médicale Facultative (PMF)
[5]
Etude Celtipharm/Afipa “ Mesure d’un possibledéveloppement de l’automédication en France et économies pour la collectivité » - 11 mai 2012 - délistage de 114 molécules non délistées en France.
[6]
Le délistage est accompagné d’undéremboursement (si la prescription ouvrait le droit au remboursement)

En savoir plus : www.afipa.org

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