lundi 8 octobre 2012

Encore une enquête à charge sur le DMP, signée Rue89


L'enquête de Rue89 commence par une citation de Pierre Le Coz, le président du Comité de prévention des conflits d'intérêts à l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) : "Le dossier médical personnel est une illustration du mal français : d'abord on confie à des technocrates la conception de projets compliqués. Ensuite, on essaie de les appliquer dans la réalité. Enfin, on se rend compte qu'il aurait déjà fallu interroger les gens sur le terrain". Puis elle cite d'autres constats accablants. Du côté justement des conflits d'intérêts, celui du directeur de l'Agence publique gérant le DMP, Jean-Yves Robin, largement épinglé.

D'ailleurs ses jours sont comptés si l'on en croit le député socialiste Gérard Bapt qui a demandé à la ministre de la Santé un changement de gouvernance à la tête de l'Agence des systèmes d'informations partagées de santé. Agence qui s'est fait tirer l'oreille par Rue89 pour obtenir des chiffres parlants sur le DMP. Au 30 septembre 2012, 208 919 patients ont leur dossier médical personnel... sur 60 millions visés. 40 % des DMP ont été créés en ville et 60 % dans les établissements de soins (au service admission des hôpitaux). Mais l'Asip n'a jamais répondu à la question qui fâche : combien sont réellement utilisés ? Or, selon les informations du journal en ligne, "seulement 93 915 dossiers sont alimentés, c'est-à-dire contiennent au moins un document. Soit moins de la moitié des DMP créés !" Dans les quatre régions pilotes où l'Asip a concentré ses efforts, "les chiffres réels sont calamiteux". Parmi les professionnels de santé ayant ouvert des DMP en Aquitaine, l'immense majorité (93 %) n'en a créé en réalité qu'un seul, lors du passage du formateur de l'Asip. En Franche-Comté c'est près de 87 %. Idem en Alsace et en Picardie. La ministre de la Santé doit se prononcer dans les semaines qui viennent sur la suite de ce fiasco. Gérard Bapt lui conseille de "reprendre ce dossier à zéro et de repartir des besoins des médecins". Il s'agit d'éviter de suivre le chemin de l'Angleterre qui a dépensé presque 5 milliards d'euros avant d'arrêter les frais. Reste à savoir quand la ministre de la Santé sifflera la fin de la partie.
Pendant ce temps, 22,4 millions de Dossiers Pharmaceutiques ont été créés au 1er octobre 2012 dans plus de 21 800 officines raccordées.



Source :Newsletter réalisée par Gérard Bieth - © www.annuaire-secu.com - Le portail indépendant des agents de la Sécurité sociale Vos commentaires ou suggestions sont les bienvenus, contactez-le

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