vendredi 21 mai 2021

La Mutualité organise sa gouvernance


Communiqué de presse
20 mai 2021
Le Conseil d’administration de la Mutualité Française organise sa gouvernance
Élu à la présidence du CESE, Thierry Beaudet restera président de la Mutualité Française jusqu’à la prochaine Assemblée générale le 5 octobre prochain.
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Le Conseil d’administration de la Mutualité Française s’est réuni le 20 mai afin d’organiser sa gouvernance jusqu’à l’élection d’un nouveau président lors de l’Assemblée générale du 5 octobre 2021. Jusqu’à cette date, Thierry Beaudet restera président et Daniel Havis, vice-président délégué de la Mutualité Française, le suppléera dans toutes ses fonctions de décision et de représentation du mouvement mutualiste. Daniel Havis a présidé la Matmut pendant 26 ans, jusqu’en 2020. Il est actuellement Président de la Mutuelle Ociane Matmut, du conseil de surveillance d’IMA (Inter Mutuelles Assistance), et de la Fondation de l’avenir.

Par ailleurs, à la suite de l’annonce du départ d’Albert Lautman le 30 juin prochain, le Conseil d’administration a, sur proposition de Thierry Beaudet, nommé Séverine Salgado comme directrice générale de la Mutualité Française à compter du 1er juillet prochain. C’est la 1ère fois qu’une femme occupera ce poste. Séverine Salgado, 46 ans, est directrice déléguée de la santé depuis son arrivée à la Mutualité Française en 2017.

Ancienne élève de l’ENA, Séverine Salgado a été auparavant cheffe du bureau des relations avec les professions de santé au ministère de la santé, rapporteure à la Cour des Comptes puis cheffe de la division des affaires communautaires et internationales à la direction de la Sécurité sociale.

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À propos de la Mutualité Française

Présidée par Thierry Beaudet, la Mutualité Française fédère la quasi-totalité des mutuelles en France. Elle représente 518 mutuelles dans toute leur diversité : des complémentaires santé qui remboursent les dépenses des patients, mais aussi des établissements hospitaliers, des services dédiés à la petite enfance et des crèches, des centres dentaires, des centres spécialisés en audition et optique, des structures et services tournés vers les personnes en situation de handicap ou les personnes âgées.

Les mutuelles interviennent comme premier financeur des dépenses de santé après la Sécurité sociale. Avec leurs 2 800 services de soins et d’accompagnement, elles jouent un rôle majeur pour l’accès aux soins, dans les territoires, à un tarif maîtrisé. Elles sont aussi le 1er acteur privé de prévention santé avec plus de 8 000 actions déployées chaque année dans toutes les régions.

Plus d’un Français sur deux est protégé par une mutuelle, soit 35 millions de personnes.

Les mutuelles sont des sociétés de personnes à but non lucratif : elles ne versent pas de dividendes et l’intégralité de leurs bénéfices est investie en faveur de leurs adhérents. Régies par le code de la Mutualité, elles ne pratiquent pas la sélection des risques.

Présidées par des militants mutualistes élus, les mutuelles représentent également un mouvement social et démocratique, engagé en faveur de l’accès aux soins du plus grand nombre.

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Restitution des oeuvres d'art à l'Afrique : le professeur Pierre Kipré met les points sur les "i"

Suite à la publication de l'article

"Faut-il rendre les oeuvres d'art à l'Afrique ?"

https://pressentinelle2.blogspot.com/2021/04/faut-il-rendre-les-oeuvres-dart-lafrique.html 

Le professeur Pierre Kipré  a accepté de nous donner sa position sur

la question de la restitution des biens culturels africains 


De quels biens s’agit-il ? Il s’agit de biens culturels de nature diverse. Il y a des objets pris aux populations africaines vaincues pendant la conquête coloniale. Il y a ceux « achetés » à vil prix pendant la colonisation, dans les villages, par les administrateurs et affairistes ou explorateurs ou ethnologues coloniaux. Il y a enfin les vols commis dans les musées africains lors de troubles internes (ou guerres civiles) depuis les indépendances africaines. Tous ces objets sont des biens culturels qui n’ont pas, dans nos sociétés africaines, la destination purement artistique que nous connaissons aujourd’hui, mais une utilité politique et spirituelle, religieuse ou simplement usuelle, même si leur composition est toujours artistique. Elles sont le produit d’une sensibilité collective et n’ont pas de signature individuelle. Nous avons donc affaire à un art collectif de nature différente de ce qu’est l’objet d’art en Occident et dans l’Afrique contemporaine.   

Quel est l’objet de ces demandes de restitution ? La position de certains gouvernements et d’une partie des classes moyennes africaines d’aujourd’hui est celle d’une restitution de nos biens artistiques au nom d’une identité nationale à laquelle renverraient ces objets. C’est possible, mais incertain parce qu’il s’agit d’un art collectif, attaché à des communautés spécifiques et non à toute « la nation » d’ailleurs encore en construction. Cette position relève souvent d’une opération de communication politique à destination de citoyens à qui l’on voudrait servir une sorte de « roman national ».

Il faut, à mon avis, raison gardée ; car, pour les prises coloniales, il faut comprendre qu’on ne refait pas l’histoire et l’exercice du « droit de pillage du vainqueur » en cas de guerre est de toutes les époques, dans tous les peuples de la terre. Si on veut corriger les épisodes injustes qui caractérisent la prédation coloniale que nos peuples ont connue, il faut aujourd’hui des actes « symboliques » de reconnaissance de la prédation coloniale par restitution de quelques œuvres emblématiques plutôt que de vouloir la restitution de la totalité de ces biens au nom d’une soi-disant « politique de réparation des préjudices de la colonisation ». Penser autrement relève plus de la propagande politique que de la justice vraie. La colonisation a été un tout et nous en gardons encore des traces, plus visibles encore, dans des domaines essentiels de notre vie quotidienne.  

Pour les autres biens, produits d’actes délictueux et nombreux dans les collections privées, il est aujourd’hui très difficile et parfois impossible d’en déterminer le caractère frauduleux. Il faut donc, soit engager des enquêtes indépendantes pour les qualifier de délictueux soit investir des sommes considérables pour les racheter aux propriétaires actuels. Les Etats africains peuvent-ils se lancer dans cette quête pour retrouver leurs biens ? Je n’en suis pas sûr, car ils ont d’autres urgences.

Alors, il faudrait négocier des accords de partenariat d’Etat à Etat ou, sous l’égide des Etats où se trouvent ces biens culturels, des accords entre musées (publics et privés) pour une plus grande circulation des biens identifiés (expositions conjointes et fréquentes dans les pays d’origine) pour que les populations d’origine profitent pleinement des œuvres réalisées par leurs ancêtres, œuvres faisant partie du patrimoine artistique de l’humanité.

Telle est ma position sur ce sujet sensible pour certains Africains, hélas.


Propos recueillis par Nora Ansell-Salles auprès du professeur Pierre Kipré   


RÉACTIONS DE LECTEURS REÇUS PAR MAIL📧


✒Pour la restitution des œuvres d'art en Afrique pourvu que les Dirigeants africains en préservent la conservation pour les générations à venir.
James Vanga ancien cadre mutualiste ivoirien

✒Bonjour Madame
Je viens de lire l'article et je suis entièrement d'accord avec le Pr Pierre Kipré
Il y'a quelques années, je regardais une émission sur une chaine française anciennement appelée "NT1" et maintenant  "TFX"
Dans cette émission intitulée HISTOIRE EXTRAORDINAIRE
Il a  été fait référence à deux statuettes qui ont été prise en Côte d'Ivoire précisément à Lakota qui est le département d'où nous sommes originaires
Ces statuettes sont aujourd'hui dans un musée aux USA
Il faut bien que nos objets nous soit restitués
Lucas Atteby juriste ivoirien

Je trouve que la réflexion de Pierre Kipré va à l'essentiel.

Des experts pourraient naturellement développer certains points :

- la question de la prescription ;

- l'élargissement aux objets pillés dans d'autres continents ; 

- l'examen critique des textes, y compris internationaux, encadrant actuellement la restitution des biens culturels.

Jacqueline C. - France

C'est à lire :

Cultures et identités nationales en Afrique de l'Ouest: Le Daà dans la société béninoise d'hier à demain