Les Mardis de l'Académie
de médecine
24 janvier 2017,14 H 30
Conférence
invitée
Notre
santé, l’Europe et le monde : enjeux et acteurs. De l’OMS à l’Union
Européenne et les autres acteurs internationaux qui interagissent avec la
France par Yves CHARPAK (Médecin de
santé publique et épidémiologiste. Vice-Président de la Société Française de
Santé Publique)
LA GALE
une
maladie toujours d’actualité
chez l’Homme et l’animal
Organisateurs : André-Laurent PARODI et Jacques
GUILLOT
Sarcoptes scabiei : quel
est ce parasite ? Comment se transmet-il et quelle pourrait être son origine ? par Jacques GUILLOT (Équipe de recherche Dynamyc,
Université Paris-Est Créteil. Unité de Parasitologie-Mycologie-Dermatologie,
École nationale vétérinaire d’Alfort)
Sarcoptes scabiei est un acarien ectoparasite obligatoire. Sa
présence dans la couche cornée de l’épiderme est à l’origine de la gale dite
sarcoptique. Cette ectoparasitose, très contagieuse, a été décrite chez de
nombreuses espèces de mammifères dont l’homme et la plupart des animaux
domestiques. Sarcoptes scabiei est un acarien microscopique de contour ovalaire
et pourvu de pattes très courtes. L’ensemble du cycle évolutif se déroule à la
surface de la peau ou dans des galeries creusées dans la couche cornée de l’épiderme.
La durée du cycle (environ deux semaines) et la grande prolificité des
sarcoptes femelles permettent parfois la prolifération des parasites et
facilitent grandement leur dissémination. La
transmission se fait par contact direct ou par l’intermédiaire de
l’environnement dans lequel l’acarien est capable de survivre pendant une
courte période. La
diversité génétique de S. scabiei n’est pas clairement définie et l’unicité de
l’espèce a longtemps fait l’objet de controverses. On distingue classiquement des variétés adaptées à une espèce animale
ou un groupe zoologique. Ces variétés semblent le plus souvent
inter-transmissibles mais leur développement est abortif chez les hôtes
anormaux. La diversité des sarcoptes doit être appréciée à l’échelle des populations.
La gale sarcoptique chez l’Homme : un enjeu de
Santé publique? par Olivier CHOSIDOW (Équipe de recherche EpiDermE Université
Paris-Est Créteil. Service de Dermatologie, CHU Henri Mondor – Créteil)
La gale est un enjeu de santé publique en raison de son
incidence/prévalence élevée, de l’atteinte de populations fragiles, ie,
patients sans domicile fixe, enfants, sujets vivants dans des institutions de
santé soumises à des épidémies. Dans les pays à faible niveau de ressource, la
gale est fréquente et souvent compliquée d’impetigo, lui meme responsible de
glomérulonéphrite et de rhumatisme articulaire aigu. Le traitement est basé sur
l’ivermectine oral ou les topiques scabicides comme la perméthrine à 5% ou le
benzoate de benzyle à 10%. Le traitement n’est pas toujours optimal et le
risque de résistance possible.
Les modèles animaux de la gale : comment
fonctionnent-t-ils ? Nous permettront-t-ils de trouver de nouvelles
stratégies thérapeutiques ? par Charlotte BERNIGAUD (Équipe de recherche
Dynamyc, Université Paris-Est Créteil et École nationale vétérinaire d’Alfort
Service de Dermatologie, CHU Henri Mondor- Créteil)
La gale humaine est une
parasitose cutanée due à l’acarien microscopique Sarcoptes scabiei var.
hominis. Cette parasitose est toujours un
problème important de santé publique, principalement dans les pays tropicaux ou
sub-tropicaux. Cependant l’arsenal thérapeutique demeure limité et comporte
surtout des molécules à usage topique. L’ivermectine, molécule de la famille
des lactones macrocycliques est la seule molécule orale disponible. Elle a une
efficacité reconnue mais certains échecs ont été rapportés. La plupart des
molécules ne sont pas ovicides et leur demi-vie, plus courte que le cycle
du parasite, implique de proposer plusieurs doses. Des alternatives
thérapeutiques sont donc nécessaires à courte échéance, notamment en pédiatrie
et dans les pays à forte endémie. Des molécules à usage vétérinaire comme
celles appartenant à la famille des lactones macrocycliques ou des isoxazolines,
peuvent présenter un intérêt pour le traitement de la gale humaine. La mise en
place de modèles expérimentaux animaux a permis le développement préclinique de
nouvelles molécules acaricides. Notre équipe dispose actuellement d’un modèle
porcin.
Textes des interventions sur demandes